La pression monte à la veille du sommet des pays de la zone euro consacré au second plan d'aide à la Grèce. Face aux difficultés persistantes des Grecs, une bonne partie des Européens et les Etats-Unis espèrent qu'une réforme d'envergure sera décidée. Problème : l'Allemagne d'Angela Merkel ne souhaite qu'un simple ajustement et écarte toute révolution, forçant Nicolas Sarkozy à se lancer dans une opération séduction.
Sarkozy fera tout pour convaincre la chancelière
Le président français a appelé Angela Merkel mardi soir pour préparer le sommet européen. Problème : la chancelière a douché les espoirs d'une réforme d'envergure de la zone euro, prévenant qu'il n'y aurait "pas de grande avancée spectaculaire d'un coup". Face au risque de blocage, Nicolas Sarkozy a alors pris rendez-vous à Berlin mercredi soir, afin de s'entretenir personnellement avec la chancelière.
Signe de sa détermination, le président français a même prévu de dormir sur place si les discussions n'avancent pas assez vite. Mercredi matin, le ministre français de l'Economie François Baroin a encore envoyé un signal aux Allemands. "C'est un message fort qui devra être adressé demain au plus haut niveau", a-t-il martelé sur France Info. La diplomatie française est donc entièrement mobilisée pour tenter de convaincre l'Allemagne, sans qui rien ne se fera. Autre avantage de la manœuvre, resserrer les liens du couple franco-allemand, mis à mal ces derniers mois.
Même les Etats-unis s'en inquiètent
Cette réunion européenne est aussi prise très au sérieux de l'autre côté de l'Atlantique, l'économie américaine en plein marasme craignant de s'enfoncer un peu plus dans la crise si l'Europe ne trouve pas d'accord pour la Grèce. Barack Obama a donc, lui aussi, "parlé au téléphone (mardi matin, ndlr) avec la chancelière allemande au sujet de la crise dans la zone euro".
"Ils sont tombés d'accord sur le fait qu'il était important de traiter cette crise efficacement pour soutenir la reprise économique en Europe, ainsi que pour l'économie mondiale", a précisé la Maison Blanche. Les Etats-Unis affirment depuis plusieurs mois avoir confiance dans la capacité des Européens à dépasser cette crise, mais le président des Etats-Unis a reconnu que les soubresauts de la zone euro avaient créé des "vents contraires" pour l'économie américaine ces derniers mois.
"Très coûteux de repousser le règlement de la crise"
Le FMI et Washington attendent les Européens au tournant et ils l'ont fait savoir. Mardi, le Fonds monétaire international n'avait pas caché son impatience de voir l'Europe trouver une solution à la crise grecque. "Il serait très coûteux, pas seulement pour la zone euro mais pour l'économie mondiale de repousser le règlement de la crise", avait ainsi déclaré le responsable au département Europe du FMI.
"Personne ne doit se faire d'illusion, la situation est très grave", a renchéri mercredi José Manuel Barroso, président de la Commission européenne. Si une solution n'est pas trouvée jeudi lors de la réunion des dirigeants des pays de l'Union monétaire, "les conséquences se feront sentir partout en Europe, et au-delà", a-t-il ajouté.