A Bagdad, Macron soutient la souveraineté de l'Irak face aux "ingérences"

Emmanuel Macron aux côtés du Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi. © IRAQI PRIME MINISTER'S PRESS OFFICE / AFP
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avec AFP , modifié à

En déplacement en Irak, le président Emmanuel Macron a assuré au Premier ministre Moustafa al-Kazimi son soutien à "la souveraineté" de l'Irak face aux "ingérences étrangères" qui fragilisent ce pays. L'Irak est pris en étau depuis des années entre ses deux partenaires les plus influents, Washington et Téhéran.

Le président français Emmanuel Macron a affirmé mercredi à Bagdad son soutien à "la souveraineté" de l'Irak face aux "ingérences étrangères" qui fragilisent ce pays, soumis aux vives tensions entre ses deux alliés, Washington et Téhéran.

"Accompagner la démarche de souveraineté"

En provenance de Beyrouth, le chef de l'Etat a également assuré que la France continuerait "à agir au côté" de l'Irak dans la lutte contre les djihadistes, qui "n'est pas terminée même si nous avons vaincu le califat" du groupe Etat islamique (EI) en 2017. "L'Irak traverse une période de défi depuis plusieurs années, marquée par la guerre et le terrorisme", a déclaré Emmanuel Macron en entamant sa première visite dans ce pays depuis son élection en 2017. "Vous avez une transition à mener" et la France souhaite "pleinement" la soutenir, a-t-il ajouté après un entretien avec le président irakien Barham Saleh.

Le président français n'a passé que quelques heures à Bagdad, le temps de rencontrer les principaux responsables politiques, parmi lesquels le nouveau Premier ministre Moustafa al-Kazimi. Outre les relations bilatérales entre les deux pays, il a discuté des moyens pour "accompagner la démarche de souveraineté" de l'Irak. Bagdad est confronté au "défi des ingérences extérieures multiples, qu'elles datent de plusieurs années ou soient plus récentes", a précisé le président français.

"Nous ne voulons pas être un espace de confrontation, mais de stabilité et de modération", a affirmé de son côté Moustafa al-Kazimi.

En étau entre Washington et Téhéran

L'Irak est pris en étau depuis des années entre ses deux partenaires les plus influents, Washington et Téhéran, une position qui est devenue encore plus difficile à tenir à partir de 2018 avec la campagne de "pression maximale" exercée par les Etats-Unis de Donald Trump contre l'Iran. Ces dernières années, les Etats-Unis se sont progressivement désengagés d'Irak. Le président Donald Trump a réaffirmé le 21 août sa volonté de retirer les troupes américaines d'Irak, mais sans préciser de calendrier. Quelque 5.000 soldats et diplomates américains y sont encore déployés.

Pour Emmanuel Macron, la communauté internationale a "intérêt" à soutenir "le projet" du gouvernement irakien de mener des réformes et diversifier son économie afin de répondre au puissant mouvement de contestation populaire. Moustafa al-Kazimi devrait se rendre à Paris "dans un mois" pour approfondir ces questions, a indiqué Emmanuel Macron.