A la vénérable université de Bologne, un professeur vient de faire sensation en invitant quasiment ses étudiants à copier. Un procédé original qui est une façon pour lui de dénoncer l'impunité de certains de ses collègues accusés de plagiat.
Une omerta au sein de l'université, selon lui. "Je veux vous annoncer que je ne surveillerai pas pour voir si vous copiez, parce qu'en toute conscience je ne peux pas vous demander de respecter des règles que l'université de Bologne permet à ses professeurs de violer", écrit Luccio Piccio, professeur d'Economie politique dans la doyenne des universités mondiales, l'Alma Mater Studiorum, fondée en 1088.
"En effet, un système est en place qui garantit aux enseignants l'impunité en cas de plagiat", ajoute-t-il dans ce courrier mis en ligne lundi sur le site de l'université. Dans sa lettre, Luccio Piccio fait référence à plusieurs cas avérés de plagiat impliquant certains de ses collègues et restés sans conséquence pour les intéressés, en vertu d'une omerta qui règne selon lui au sein de l'université.
Il cite une affaire concernant un confrère. L'enseignant fait le parallèle entre ces cas et celui d'une étudiante récemment suspendue pendant trois mois "parce qu'elle avait été surprise lors d'un examen munie d'un téléphone portable et d'écouteurs". L'une des affaires citées par Luccio Piccio remonte à janvier 2015, lorsque le responsable d'une importante institution scientifique "avait écrit au directeur de notre Département pour lui signaler qu'un professeur avait copié d'autres auteurs", rapporte-t-il.
L'université avait alors affirmé "n'admettre aucune forme de plagiat ou de malhonnêteté intellectuelle", poursuit Luccio Piccio qui déplore qu'en dépit de cette affirmation, le confrère indélicat ait été récemment nommé à la tête d'un "célèbre institut de recherche bolognais".