Nicolas Sarkozy a pris samedi à Budapest la défense de son "ami" Viktor Orban et plaidé pour le "rassemblement" et le "compromis" au sein de l'Union européenne, alors que le Fidesz, parti du Premier ministre hongrois, a été suspendu mercredi par le Parti populaire européen (PPE).
"La Hongrie est profondément européenne." "La Hongrie, c'est le pays de mon père. C'est un grand pays. Un pays qui est fort de son Histoire. C'est un grand peuple. Un peuple courageux, qui osa se lever seul -le Fidesz était à la tête de ce mouvement- contre la dictature communiste et contre le totalitarisme. La Hongrie est profondément européenne par son histoire, sa culture, ses valeurs. Et la Hongrie, c'est un grand pays démocratique", a déclaré Nicolas Sarkozy lors d'un colloque sur les migrations, en présence de Viktor Orban.
"Et moi Viktor, quelqu'un qui est capable de gagner les élections trois fois de suite, dans une époque aussi instable et difficile, pour moi ça force le respect. Tu as fait ce que je n'ai pas été capable de faire. C'est peut-être ça qu'on te reproche, d'avoir gagné. Mais moi j'aime bien avoir des amis qui gagnent. Je ne veux pas avoir que des amis qui perdent", a-t-il ajouté, selon un enregistrement de son intervention transmis à l'AFP par son entourage.
"Sans rassemblement, l'Europe n'existe pas." Le PPE a suspendu le Fidesz pour une durée indéterminée. La droite européenne se divise depuis des mois sur le cas de Viktor Orban, ses campagnes anti-Bruxelles et certains aspects de sa politique jugés attentatoires aux libertés publiques. "Pour moi, à la base de l'Europe, il y a deux choses importantes : d'abord le rassemblement. Sans rassemblement, l'Europe n'existe pas." "Et il y a une deuxième chose -peut-être que ça va faire débat ici- : c'est le compromis. Parce que sans compromis, l'Europe ne fonctionne pas. Nos différences nous obligent", a également déclaré Nicolas Sarkozy.
A deux mois des élections européennes, Nicolas Sarkozy a évoqué trois priorités, à commencer par "un gigantesque plan de développement de l'Afrique". Car "la crise migratoire n'a pas commencé, nous n'avons rien vu". Il plaide ensuite pour une harmonisation européenne des "allocations applicables aux étrangers". Et troisièmement, pour "un gouvernement politique pour gérer la politique d'immigration européenne", "constitué des ministres de l'Intérieur qui éliront en leur sein un président".