Terriblement choqués par l'effondrement du viaduc, qui a fait au moins 30 morts, les habitants de Gênes sont en colère. Selon eux, le pont était trop vieux et n'était plus adapté au trafic routier.
Du pont, il ne reste qu'un immense pilier et le tablier suspendu dans le vide. À Gênes, le viaduc Morandi, qui s'est écroulé mardi, était un véritable repère pour les habitants, sa structure surplombant les immeubles construits de part et d'autre.
"Je passais dix fois par jour sur ce pont". Mardi, quelques instants après le drame, le quartier a dû être évacué par crainte d'un nouvel effondrement, et en raison du risque d'explosion des canalisations de gaz. Pour les riverains, parqués à l'entrée de la rue principale, cela s'ajoute au choc immense ressenti depuis la veille. "Je pensais qu'ils étaient tous morts, qu'ils avaient tous fini sous le pont…", s'émeut Ricardo, qui passait "dix fois par jour sur ce pont ou en dessous". "C'est une grande tragédie. Je n'ai pas de mots pour exprimer ce que je ressens", glisse un habitant, abasourdi, au micro d'Europe 1.
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Ce pont "n'aurait jamais dû durer plus de 50 ans". Si l'émotion a tout envahi, la colère a, elle aussi, commencé à gagner les esprits. Pour Ricardo, le trafic et la vétusté du pont l'ont rendu dangereux. "À sa mise en service en 1967, il y a avait très peu de voitures. Là, c'est un flux de véhicules lourds 24 heures sur 24. Tout le monde savait que ce pont avait des problèmes, depuis des années… il n'aurait jamais dû durer plus de 50 ans", déplore-t-il. Non loin, une habitante lâche : "Si on savait que le pont allait chuter, il aurait fallu faire quelque chose pour empêcher ça ! Beaucoup trop de gens sont morts…"
En Italie, les infrastructures sont souvent vieillissantes. Au moins huit ponts se seraient écroulés ces quatre dernières années. L'enquête devra déterminer les responsabilités.