Il y a quelques années, les Français étaient les plus nombreux à venir y passer leurs vacances. Mais depuis la révolution arabe, et plus récemment les attentats de Tunis et de Sousse, les touristes ont déserté la Tunisie. Une situation particulièrement inquiétante pour le secteur du tourisme, dont de nombreux emplois dépendent plus ou moins directement.
Six touristes pour 130 chambres. A Hammamet, des hôtels sont fermés en ce moment, faute de clients. Du jamais vu dans la ville côtière du nord-est du pays, où les hôtels ont poussé comme des champignons jusqu'aux années 2000. "Normalement à cette époque, on aurait sorti le mobilier de jardin. Mais tout est rangé pour l'instant. Il n'y a personne", constate amèrement la directrice d'un hôtel de la cité balnéaire, qui compte actuellement six touristes seulement pour... 130 chambres.
"On ne peut pas résister". Sur le bord de mer, les baigneurs se comptent également sur les doigts d'une main. Même chose sur le souk, construit récemment pour les touristes. Certains jours, Sami, l'un des commerçants, ne vend même pas un tee-shirt. "On fait 20 dinars par jours, ça fait 10 euros. J'ai trois employés, les charges, l'électricité, le transport... Si je n'ai pas de touristes, la boutique va fermer. On ne peut pas résister." Certains ont déjà été contraints de se reconvertir. A l'image de Mohamed, ancien guide, qui est désormais veilleur de nuit. "Je parle français, russe couramment et anglais. Désormais, je gagne dix fois moins. Si je ne peux pas réaliser mon rêve sur ma terre natale, je vais partir pour trouver autre chose", confie-t-il.
Les perspectives ne semblent pas s'arranger. La fréquentation des touristes en Tunisie devrait à nouveau baisser de 20% en 2016, par rapport à une année 2015 déjà très faible.