La foule a commencé, dimanche 18 août, à se masser dans un grand parc au cœur de Hong Kong afin de réaffirmer son soutien à la mobilisation pro-démocratique sans précédent dans l'ex-colonie britannique, en dépit des violences et des menaces d'intervention de Pékin. La manifestation devrait être beaucoup plus massive que celle de la veille. Il est un peu tôt pour donner un chiffre de participation mais notre correspondant sur place affirme que le parc Victoria est plein, ce qui représente environ 100.000 personnes. Les rues alentours sont également noir de monde.
L'appel à un rassemblement "rationnel et non-violent", dimanche 18 août, a été lancé par le Front civil des droits de l'Homme (FCDH), l'organisation non violente qui était à l'origine des manifestations géantes de juin et juillet auxquelles avaient pris part des centaines de milliers de personnes.
"Nous ne lâcherons rien"
"Nous espérons un nombre énorme de participants (...). Nous voulons montrer au monde entier que les Hongkongais sont pacifistes", a déclaré Bonnie Leung, une porte-parole du FCDH. "Si la tactique de Pékin et Hong Kong est de laisser notre mouvement mourir à petit feu, ils ont tort. Nous ne lâcherons rien".
"Debout pour Hong Kong! Debout pour les libertés", scandait dimanche une manifestante dans le Parc Victoria, au cœur de l'île de Hong Kong. "Libérez Hong Kong!". Depuis le début du rassemblement, des personnalités démocrates se succèdent sur l’estrade installée au milieu du Parc, pour critiquer le gouvernement qu’ils accusent d’être trop proche de Pékin. Ils critiquent également les violences policières de ces dernières semaines.
Ce parc proche du quartier très commerçant de Causeway Bay est de longue date emblématique de la contestation à Hong Kong. La police a installé des cordons tout autour du parc pour éviter que les manifestants envahissent les rues.
La région semi-autonome traverse depuis début juin sa crise la plus grave depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des manifestations et des actions quasi quotidiennes pour demander, notamment, le suffrage universel.
Mais la mobilisation a été émaillées de violences entre radicaux et forces de l'ordre, ce qui a entraîné des avertissements de plus en plus cinglants du pouvoir central chinois, qui a assimilé les manifestants à des "terroristes" et menacé d'intervenir dans le territoire.
Dix semaines après la première manifestation du 9 juin, le mouvement n'a presque rien obtenu de l'exécutif hongkongais pro-Pékin. Et cette semaine a été marquée par une mobilisation hors norme à l'aéroport qui a cependant dégénéré. La propagande chinoise a abondamment diffusé les images des dérapages à l'aéroport, dans l'espoir de décrédibiliser la mobilisation.
Des manifestants interdits de défiler dans les rues
La police a donné son feu vert au rassemblement mais a interdit aux manifestants de défiler dans la rue. Ce genre d'interdiction a presque systématiquement été ignoré ces dernières semaines, donnant lieu à des heurts avec les forces de l'ordre.
Les autorités justifient ces interdictions par les violences de plus en plus fréquentes lors des cortèges, les manifestants s'en prenant aux commissariats. Le mouvement ne plie pas, malgré l'arrestation de plus de 700 personnes en plus de deux mois de manifestations.