Quai numéro 9. Le train aux couleurs de la Russie entre en gare. Une centaine de passagers débarquent, la plupart le visage grave. Taïssia traîne une valise, choquée par l’entrée en guerre de son pays… "J’ai compris que c’était la mort de la société russe. La mort de la morale ! Je n’ai jamais arrêté de m’exprime sur mon compte Facebook ou Instagram par exemple. Je n’ai pas envie de me taire. Alors, oui, je sens le danger", confie-t-elle à Europe 1.
"Tout s'effondre"
L’anxiété, la peur, dit-elle, et puis le vide d’une nouvelle vie à démarrer ici à Helsinki, en Géorgie ou en Arménie. Constantin et sa femme sont descendus parmi les derniers, un bébé dans les bras, qu’ils élèveront au Canada. "Pour échapper… à ce régime ! C’est comme une attaque au cerveau. J’ai des proches qui encouragent cette affreuse situation. Mais moi, je ne peux pas comprendre. Et puis les magasins ferment, mais la vie est presque normale, alors qu’on voit que tout s’effondre, que l’économie s’effondre", témoignent-ils sur Europe 1.
Des articles traduits en russe
En guise de bienvenue, un bout de papier est scotché sur le quai. On apprend que le plus grand quotidien finlandais traduit des articles en russe pour continuer à informer, sur l’invasion, menée par le président Vladimir Poutine, qu’aucun de ces exilés rencontrés n’ose nommer.