Pour son discours à la tribune, Donald Trump s'est voulu (un peu) moins offensif qu'en 2017. Martelant devant l'Assemblée générale de l'ONU son attachement à la "souveraineté américaine", il s'en est pris tour à tour aux pays de l'Opep, aux pratiques commerciales de la Chine ou encore à la Cour pénale internationale (CPI) accusée de n'avoir "aucune légitimité".
Dans un contraste saisissant avec sa première allocution, l'année dernière, lorsqu'il avait menacé, dans un discours enflammé, de "détruire totalement" la Corée du Nord, il a vanté le dialogue "audacieux" amorcé avec le régime reclus en vue de sa dénucléarisation. Propos longtemps inimaginables dans la bouche d'un président des États-Unis, il est allé jusqu'à louer le "courage" de l'homme fort de Pyongyang, Kim Jong Un, jadis affublé du surnom moqueur de "Rocket Man".
L'Iran, le "principal soutien du terrorisme", selon Trump. C'est, sans surprise, au régime de Téhéran qu'il a réservé ses flèches les plus aiguisées. "Nous ne pouvons pas permettre au principal soutien du terrorisme dans le monde de posséder les armes les plus dangereuses de la planète" ou de "menacer l'Amérique" ou Israël, a-t-il martelé. "Nous demandons à toutes les nations d'isoler le régime iranien tant que son agression se poursuit" et "de soutenir le peuple iranien", a-t-il ajouté.
ONU: "La dictature iranienne finance le conflit en Syrie et sème la destruction", affirme Donald Trump pic.twitter.com/djFhQ8aH0R
— BFMTV (@BFMTV) 25 septembre 2018
Pas de rencontre prévue avec Hassan Rohani. Tout en restant évasif sur sa stratégie à moyen terme, la Maison-Blanche se défend régulièrement de chercher à provoquer un changement de régime dans ce pays, avec lequel les États-Unis n'ont plus de relations diplomatiques depuis près de 40 ans. Quelques heures avant de prendre la parole, Donald Trump avait coupé court aux spéculations sur un éventuel tête-à-tête avec le président iranien Hassan Rohani, assurant que ce n'était pas d'actualité. "Peut-être un jour, à l'avenir. Je suis sûr que c'est un homme absolument charmant !", avait-il tweeté.
Et pendant ce temps-là, Macron appelle au dialogue avec l'Iran. Marquant son net désaccord avec son homologue américain, le président français Emmanuel Macron a appelé peu après au "dialogue et au multilatéralisme" pour régler la crise iranienne. "Qu'est-ce qui permettra de régler véritablement la situation en Iran? (...) La loi du plus fort ? La pression d'un seul ? Non !", a-t-il martelé, appelant à éviter "les postures qui à terme ne manqueraient pas d'être stériles".
Rohani accuse les États-Unis de vouloir "renverser" le régime iranien
Le président iranien Hassan Rohani a accusé les États-Unis de vouloir "renverser" le régime de Téhéran, tout en leur proposant de dialoguer. Devant l'Assemblée générale annuelle de l'ONU à New York, il a dénoncé la position "absurde" de Donald Trump qui avait appelé le monde, un peu plus tôt à la même tribune, à "isoler" le régime iranien "corrompu". La sécurité ne peut pas être "le jouet" de la politique intérieure américaine, a martelé Hassan Rohani.