Selon un de ses fondateurs, "les selfies ont une histoire étonnamment riche, qui remonte à aussi loin que l'humanité crée de l'art".
Prendre un selfie, c'est tout un art : il faut choisir le bon angle, effacer le bout de bras péniblement tendu pour rendre au mieux l'ovale du visage, lever le menton et surtout, sourire. Pas si surprenant donc que cette fièvre de l'autoportrait à l'ère des réseaux sociaux ait désormais son musée à Los Angeles.
"Une histoire étonnamment riche". Curieux d'explorer, en s'amusant, tendances et origines de ce phénomène, les deux créateurs du Musée des Selfies, Tommy Honton et Tair Mamedov, ont eu l'idée de cette exposition interactive. "Les selfies ont une histoire étonnamment riche, qui remonte à aussi loin que l'humanité crée de l'art", estime Tommy Honton.
Plus qu'une photo. Statues imitant le célèbre David de Michel-Ange avec un smartphone rose à la main, trône fabriqué en perches à selfie mais aussi consignes de sécurité du gouvernement russe diffusées après plusieurs accidents mortels ou encore l'autoportrait pris par un singe avec l'appareil du photographe David Slater : avec leur exposition, les fondateurs du musée veulent démontrer que ces "égoportraits" sont bien plus qu'une simple photo.
Rembrandt déjà. "Rembrandt a fait des centaines d'autoportraits, Albrecht Dürer cinq, Van Gogh des dizaines. (...) Quelle est la différence ? Evidemment, la technique artistique et l'échelle, c'est une chose, mais en réalité, si les téléphones portables et les appareils photo avaient existé, tout le monde en aurait pris". Et dans leur musée, inauguré dimanche à Glendale, en banlieue de Los Angeles, l'autoportrait est bien entendu (presque) obligatoire.