En Irak, la deuxième bataille de Mossoul est sans doute partie pour durer. Depuis ce week-end, les forces irakiennes tentent de reprendre la partie ouest de ce dernier grand fief de l'Etat islamique, conquis en juin 2014. Il avait fallu trois mois pour libérer la partie est.
L'Etat islamique a étudié sa défense. Les soldats irakiens progressent en ce moment sur leur premier objectif, l'aéroport de Mossoul. Dimanche soir, les avions de la coalition bombardaient les abords de la piste. Pour défendre cet aéroport, l'Etat islamique a monté des murs d'enceinte, décrit un gradé des forces spéciales irakiennes. Les djihadistes, affaiblis par trois mois de combats, ont préparé leur défense. À l'ouest, ils ont percé les murs des maisons mitoyennes pour se déplacer dans les quartiers sans être vus.
Les civils s'attendent à des semaines difficiles. Les milliers d'habitants qui restent encore dans cette partie de Mossoul se sont, eux aussi, préparés à l'assaut. Souvent, leurs proches qui vivent dans la partie libérée et qui ont donc déjà vécu la bataille, leur ont donné des conseils. Une famille, avec qui Europe 1 a pu s'entretenir, raconte qu'elle se cloître chez elle, qu'elle a fait des stocks de nourriture et d'eau. Il est impossible de parler plus de cinq minutes avec ces civils qui appellent en cachette. Les djihadistes leur interdisent de posséder un téléphone.
Une bataille âpre dans la vieille ville. La tension des combattants est encore plus vraie dans la vieille ville. Ce sera probablement la phase la plus difficile de cette bataille. En effet, dans certaines de ses ruelles étroites, les blindés ne passent pas. Il faudra donc progresser à pied. De plus, cette vieille ville abrite un lieu que les combattants de l'Etat islamique auront à cœur de défendre : la mosquée Al-Nouri. C'est dans cet édifice qu'Abou Bakr al-Baghdadi, le chef du groupe, est apparu publiquement une unique fois, en 2014, pour proclamer l'instauration du califat.