L'Australie est toujours en proie à des incendies sans précédent, qui ont causé la mort de six personnes et détruits des centaines de maisons. Depuis deux semaines maintenant, des dizaines de feux ravagent tout sur leur passage. Si le phénomène est annuel, ces incendies sont particulièrement précoces et violents cette année, attisés par la chaleur, la sécheresse et le vent. Leurs fumées atteignent les grandes villes comme Sydney et ses cinq millions d'habitants, enveloppée d'un brouillard toxique avec des taux de particules fines comparables à ceux de New Delhi. Europe 1 a pu contacter un Français qui vit sur place.
Une fumée toxique qui envahit Sydney
"On ressent la fumée jusque dans le métro", explique à notre micro Karl. "Ce matin, à 7h, quand je suis allé au travail, du quai on sentait déjà du bois cramé. Moi je travaille à l’aéroport, et de mon bureau on ne voit même plus la piste, et on n’est pas à 500 mètres. C’est vraiment la première fois qu’on voit autant de fumées grises", détaille-t-il. "Ça fait six ans que je suis ici et je n’ai jamais vu ça !".
Des habitants qui portent des masques, des écoles fermées
Face à ce phénomène inédit les habitants tentent de se protéger comme ils peuvent en "portant des masques". La situation est telle que les autorités ont décidé de fermer les écoles. "Le niveau d'alerte est maximum, c'est-à-dire catastrophique", résume Karl.
It’s only 8AM // The Sydney smoke had me waking up thinking our apartment was on fire pic.twitter.com/NjRKeJGl76
— Maria (@mariado_07) November 21, 2019
Alors que plusieurs scientifiques, mais aussi des pompiers, attribuent ce phénomène au réchauffement climatique, le Premier ministre conservateur australien Scott Morrison a toutefois défendu son bilan en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Scott Morrison est pourtant régulièrement appelé par la société civile à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à accélérer la transition vers les énergies renouvelables. Mais la question est sensible, l'industrie minière australienne étant très lucrative et puissante.
"Suggérer d'une manière ou d'une autre que l'Australie a un impact direct sur des incendies spécifiques, ici ou ailleurs dans le monde, n'est étayé par aucune preuve scientifique crédible", a-t-il notamment déclaré sur la radio ABC.