A-t-on voulu "couler" Carlos Ghosn depuis le Japon ? "Je suis sûr de ça", affirme son ami Ricardo Karam

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Après l'évasion rocambolesque de sa résidence surveillée au Japon, Carlos Ghosn a retrouvé les siens au Liban, où son arrestation est hautement improbable. Sur Europe 1, vendredi matin, le journaliste libanais et proche de l'ancien PDG de Renault Ricardo Karam raconte que "la France aurait pu le secourir" durant sa détention.

Au Liban, c'est un autre cadre et une autre vie qui s'offrent désormais à Carlos Ghosn. Depuis son évasion du Japon, où il fait toujours l'objet de quatre inculpations*, deux pour des revenus différés non déclarés aux autorités boursières par Nissan, et deux autres pour abus de confiance aggravé, l'ancien PDG de Renault prépare sa riposte face à ceux qui l'accusent d'avoir fui la justice. Le journaliste libanais Ricardo Karam, qui le connaît depuis 21 ans, assure qu'il est aujourd'hui "entouré de tous ses copains et de sa famille".

"La France aurait pu jouer un rôle très important"

À Beyrouth, "chez lui", Ricardo Karam rappelle que Carlos "voit ses avocats, sa famille et ses amis". Personne d'autre ? "Il y a eu des fuites, on dit qu'il a rencontré le Président ou le chef d'État libanais, mais les sources du palais présidentiel de Baabda ont démenti cela", raconte le président de la fondation Takreem, qui le verra "dans les prochains jours".

Surtout, Carlos Ghosn prépare la conférence de presse très attendue qu'il doit donner mercredi 8 janvier, après deux communiqués assurant qu'il a organisé "seul" sa fuite d'un pays qui lui a appliqué "l'injustice". A-t-on voulu le couler depuis le Japon ? "Je suis sûr de ça", répond Ricardo Karam sur notre antenne. "Naturellement, je pense que la France aurait pu jouer un rôle très important, elle aurait pu être à ses côtés et le secourir. Je me souviens des appels successifs que Carole Ghosn a lancé au président Macron et combien elle a essayé de le voir, chose qui n'a pas eu lieu", déplore-t-il également.

Carlos Ghosn, "toujours le même"

Au micro d'Europe 1, le président de la fondation Takreem, qui "met en valeur les réussites du monde arabe et véhicule un message de positivité et d'espoir", dresse un portrait laudatif de celui qui "a siégé au jury board de la fondation" et "participé à pas mal de conférences que nous avons organisées" : les photos du réveillon de la Saint-Sylvestre, qui montrent l'ex-dirigeant de Renault entouré des siens, ont "permis aux gens de voir à quoi il ressemble, il est toujours le même", vante Ricardo Karam. "Carlos Ghosn est quelqu'un pour qui la condition physique est très importante et il fait toujours son sport. Je pense qu'il est plus combatif que d'habitude. C'est quelqu'un de très strict et d'exigeant, qui n'a pas une minute à perdre."

*Le terme 'inculpation' n'existe plus dans la procédure judiciaire française mais est toujours employé au Japon. Europe 1 a choisi de conserver le terme employé par les autorités judiciaires locales.