Au Proche-Orient, le Hamas a jusqu'à ce mercredi soir pour donner sa réponse quant à la proposition formulée par Israël d'un cessez-le-feu. Un accord défendu bec et ongles par le secrétaire d'État américain Antony Blinken qui a rencontré ce mercredi matin le Premier ministre israélien. Suivez notre direct.
Cette trêve va-t-elle vraiment voir le jour ? Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est dit mercredi à Tel-Aviv déterminé à obtenir dès "maintenant" un accord de trêve entre Israël et le Hamas associée à une libération d'otages, au septième mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza.
Les principales informations :
- Le Hamas va répondre à la proposition de trêve "dans très peu de temps", selon un de ses dirigeants
- Israël attendra jusqu'à "mercredi soir" une réponse du Hamas avant de décider s'il enverra ou non une délégation au Caire en vue d'un possible accord
- A Tel-Aviv, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken pousse pour un accord de trêve
Le Hamas exige toujours un cessez-le-feu permanent, selon un dirigeant
Le Hamas répondra "dans très peu de temps" à une offre de trêve avec Israël, a assuré à l'AFP un de ses dirigeants, soulignant que le mouvement palestinien exigeait toujours un cessez-le-feu permanent et le retrait d'Israël de la bande de Gaza. "Le Hamas va donner une réponse claire dans très peu de temps", mais "nous ne voulons pas fournir d'heure ou de jour précis", a déclaré à l'AFP Souheil al-Hindi, membre du bureau politique du Hamas.
"Le Hamas est ouvert à toute discussion avec la médiation" et "à toutes les initiatives pour mettre fin à la guerre (...) mais sous réserve de conditions très claires auxquelles on ne peut renoncer", en premier lieu "la cessation des hostilités et le retrait total de l'occupant de la bande de Gaza", a-t-il ajouté.
Le site d'information américain Axios affirme que dans la dernière version du projet d'accord de trêve, Israël propose uniquement de discuter d'un "retour à un calme durable" à Gaza après la libération d'otages. Mais dans le même temps, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a de nouveau dit vouloir lancer "avec ou sans accord" de trêve un assaut terrestre à Rafah, ville à la lisière sud de la bande de Gaza devenue un refuge pour un million et demi de Palestiniens.
Israël attend une réponse du Hamas
Alors que le Hamas n'a pas encore donné sa réponse, Antony Blinken devrait aussi tenter de presser le Premier ministre Benjamin Netanyahu de renoncer à une offensive terrestre annoncée contre Rafah, dans le sud du territoire palestinien de Gaza.
D'après un responsable israélien, Israël attendra jusqu'à "mercredi soir" une réponse du Hamas avant de décider s'il enverra ou non une délégation au Caire en vue d'un possible accord . Après une réunion lundi au Caire avec les médiateurs égyptien et qatari, une délégation du Hamas a regagné Doha et devrait donner sa réponse "aussi vite que possible", selon une source proche du mouvement islamiste palestinien. "Même en ces temps difficiles, nous sommes déterminés à obtenir un cessez-le-feu ramenant les otages chez eux et de l'obtenir maintenant. Et la seule raison pour laquelle cela ne se ferait pas, c'est le Hamas", a dit Antony Blinken, lors d'une rencontre à Tel-Aviv avec le président Isaac Herzog.
>> LIRE AUSSI - Gaza : Netanyahu promet qu'Israël entrera dans Rafah, «avec ou sans accord» de trêve avec le Hamas
La dernière proposition, qui prévoit un échange d'otages retenus à Gaza contre des prisonniers palestiniens, fait suite à des mois de blocage dans les négociations indirectes malgré le lourd bilan humain de la guerre et une catastrophe humanitaire à Gaza au bord de la famine selon l'ONU. Fin novembre, une trêve d'une semaine a permis la libération de 105 otages, dont 80 Israéliens et binationaux échangés contre 240 Palestiniens détenus par Israël.
Antony Blinken presse le Hamas d'accepter la proposition
Antony Blinken, pour qui la nouvelle proposition est "extraordinairement généreuse de la part d'Israël", avait pressé mardi le Hamas de l'accepter "sans plus tarder" . Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne, réclame en premier lieu un cessez-le-feu "permanent" avant tout accord, ce qu'Israël refuse.
Et Benjamin Netanyahu a répété mardi qu'il était déterminé à mener une offensive terrestre à Rafah, ville considérée comme le dernier bastion du Hamas et où s'entassent environ 1,5 million de Palestiniens, en grande majorité déplacés par la guerre. "L'idée d'arrêter la guerre avant d'avoir atteint tous nos objectifs est hors de question. Nous allons entrer dans Rafah et y éliminer les bataillons du Hamas, avec ou sans accord (de trêve) afin d'obtenir une victoire totale", a-t-il dit.
Benjamin Netanyahu doit s'entretenir à 10H45 locales (07H45 GMT) à Jérusalem avec M. Blinken, dont le pays est hostile à une opération terrestre à Rafah en raison des craintes pour la population civile. Le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, qui a plaidé pour un cessez-le-feu lors de sa rencontre mardi avec M. Netanyahu, est lui attendu mercredi au Caire, selon les autorités égyptiennes.
>> À SAVOIR - La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent le 7 octobre de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens. En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas et lancé une offensive de grande envergure -aérienne puis terrestre- qui a fait jusqu'à présent 34.535 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.