La chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre japonais Shinzo Abe ont plaidé dimanche soir pour le "libre-échange" et des "marchés libres et ouverts", au moment où l'administration du président américain Donald Trump campe sur des positions protectionnistes.
"Aucune barrière". "Nous voulons des marchés libres, ouverts, nous voulons évidemment du commerce juste mais nous ne voulons construire aucune barrière", a déclaré Angela Merkel dans un discours à Hanovre (centre de l'Allemagne), à la veille de l'ouverture du Cebit, le plus grand salon high-tech du monde, dont le Japon est cette année le pays invité. "A l'époque de l'interconnexion (...), nous voulons relier nos sociétés et coopérer de façon équitable ensemble. C'est ça, le libre-échange", a-t-elle ajouté, sans jamais nommer Donald Trump, qui affiche des positions hostiles au libre-échange.
"Pour le bien des gens". Évoquant les négociations relatives au traité de libre-échange entre l'UE et le Japon, qui pourrait être conclu en 2017, elle a jugé "bon" qu'elles soient menées avec "vigueur". "A une époque où nous devons nous quereller avec beaucoup sur le libre-échange, l'ouverture des frontières, les valeurs démocratiques, c'est un bon signe que le Japon et l'Allemagne ne se querellent pas" sur ces sujets "mais "qu'ils conçoivent l'avenir pour le bien des gens", a-t-elle ajouté. "C'est par la connectivité que les économies peuvent croître", a martelé de son côté Shinzo Abe, qui a fait étape à Hanovre dans le cadre d'une tournée européenne.
Donald Trump dans le viseur. Le Japon a tiré profit du libre-échange et "il veut devenir le champion qui soutient les systèmes ouverts aux côtés de l'Allemagne", a-t-il dit, insistant sur le fait que, pour y arriver, il sera nécessaire d'avoir des règles qui sont justes (...) Nous ne devons pas créer des conditions qui font que les richesses sont concentrées dans les mains de quelques personnes", a ajouté Shinzo Abe, sans nommer, lui non plus, Donald Trump. "Chancelière Merkel, nous allons maintenir un monde ouvert et qui respecte les règles, qui est libre et juste et nous allons le rendre résistant", a encore déclaré Shinzo Abe, appelant à "conclure rapidement" l'accord UE-Japon.
Ces déclarations interviennent au moment où des désaccords de fond ont eu lieu au cours du week-end pendant une réunion des grands argentiers du G20 en Allemagne, où les Etats-Unis ont ainsi notamment fait retirer du communiqué final une condamnation du "protectionnisme".