Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a averti vendredi les dirigeants de l'UE, à son arrivée à une réunion à Bruxelles censée aboutir à un accord pour stopper l'afflux de migrants, que la question des réfugiés n'était "pas un marchandage" pour son pays.
Question de valeurs. "Pour nous, pour la Turquie, la question des réfugiés n'est pas une question de marchandage, mais une question de valeurs humanitaires, ainsi que de valeurs européennes", a-t-il dit à des journalistes. "La Turquie a accueilli 2,7 millions de réfugiés sans aucune assistance significative de qui que ce soit", a-t-il martelé, juste avant de rencontrer le président du Conseil européen Donald Tusk, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne.
Aider les réfugiés, une volonté commune. "Aujourd'hui, je veux aussi insister sur le fait que la Turquie va continuer sa politique (d'accueil de réfugiés, ndlr) dans une perspective humanitaire", a ajouté Ahmet Davutoglu. "L'UE et la Turquie ont le même objectif : aider les réfugiés syriens (...) Aujourd'hui nous allons continuer nos consultations avec les dirigeants européens et je suis sûr que nous allons atteindre notre objectif d'aider les réfugiés, ainsi que d'approfondir nos relations", a-t-il continué.
Un projet d'accord controversé. Les dirigeants de l'UE doivent présenter vendredi matin à la Turquie leur "position commune", fixée dans la nuit après de laborieuses tractations, pour sceller enfin un accord censé mettre un coup d'arrêt à l'afflux de migrants vers l'Europe. Faute de consensus des 28 Etats membres sur ce projet d'accord migratoire controversé, ce texte qui servira de base de négociations édicte les "lignes rouges" à ne pas franchir dans les concessions à Ankara et dans la façon dont sera organisé, au regard du droit international, le renvoi des migrants vers la Turquie, selon une source européenne.