Le Fonds monétaire international a indiqué mercredi avoir donné son accord de principe pour poursuivre son aide à l'Ukraine après avoir menacé de l'interrompre face aux manques de progrès de la lutte anti-corruption dans le pays.
En mars 2015, le Fonds avait accordé une ligne de crédit de 17,5 milliards de dollars (16,61 milliards d'euros) sur quatre ans pour aider Kiev à faire face à la récession économique et à l'impact de l'insurrection séparatiste pro-russe dans l'est. Mais en février dernier, la directrice générale du FMI Christine Lagarde avait prévenu qu'il serait "difficile" de continuer à renflouer l'Ukraine sans "efforts significatifs" de Kiev pour combattre la corruption et réformer la gouvernance.
Feu vert final en juillet. Après des semaines de discussion interrompues par la nomination d'un nouveau gouvernement à la mi-avril, les équipes du FMI ont annoncé mercredi avoir conclu un pré-accord avec les autorités sur une feuille de route conduisant à la poursuite de l'aide, indique l'institution dans un communiqué. Le conseil d'administration du FMI, qui représente ses 189 Etats-membres, doit désormais donner "en juillet" son feu vert final qui se traduira par le déblocage d'un nouveau prêt de 1,6 milliard de dollars (1,2 milliard d'euros) avec quasiment un an de retard sur le calendrier initial.
En attendant, les autorités de Kiev devront notamment "accélérer leurs efforts" pour consolider la stabilité budgétaire et financière et améliorer "de manière décisive" l'Etat de droit et la transparence, énumère le FMI dans son communiqué. "Une mise en oeuvre sans faille des réformes structurelles et institutionnelles est maintenant cruciale", écrit l'institution.
Profonde récession. L'Ukraine est en proie à une profonde récession qui s'est traduite par l'effondrement de son produit intérieur brut de 9,9% en 2015 après une chute d'au moins 6,6% l'année précédente. Depuis 2015, le FMI a débloqué environ 6,6 milliards de dollars de prêts au pays, soutenu à bout de bras par les Etats-Unis et les Européens face au voisin russe.