Il a fallu 9h de négociations à Bruxelles pour que les vingt-huit chefs d'Etats européens parviennent dans la nuit de jeudi à vendredi à se mettre d'accord sur la question migratoire. Parmi les solutions avancées : la mise en place de centres d'accueil contrôlés sur le territoire européen. "Le principe est celui du volontariat", précise vendredi sur Europe 1, Nathalie Loiseau, ministre chargée des Affaires européennes. "Les centres d'accueil seront installés là où les pays d'entrée seront volontaires pour le faire. C'est du bon sens. Ces centres, c'est la reconnaissance que quand on arrive sur le territoire européen, on est en Europe et que c'est à l'Europe de prendre en charge l'accueil des demandeurs d'asile et des migrants", ajoute la ministre rappelant que les moyens (effectifs, expertises des demandes d'asile) pour ces centres ne seront plus nationaux mais européens, "dès l'arrivée sur le territoire européen que l'on soit à Malte, en Italie, en Grèce, en Bulgarie, dans tous les premiers pays d'accueil".
L'accord n'impose rien. La localisation de ces centres n'a donc pas été fixée et négociée. "C'est une offre qui est faite aux premiers pays d'entrée. Ils ne sont pas obligés de l'accepter", détaille Nathalie Loiseau. "Mais le président du Conseil italien l'a dit, 'L'Italie n'est plus seule'. C'est très exactement ce qu'il s'est passé. On a su dépasser les égoïsmes nationaux et les prises de paroles démagogiques ou nationalistes pour travailler en solidarité européenne vis à vis de ces pays de premier accueil", assure-telle. Ainsi, il est possible à l'avenir qu'un de ces centres soit créé en France "dans la mesure où un bateau arriverait en France", nuance toutefois la ministre. La France semble assez réticente à ouvrir un centre pour le débarquement à Marseille ou à Toulon, officiellement car ces ports sont trop lointains.