La classe politique se déchire au Royaume-Uni. Le projet d’accord de Brexit fait vaciller la Première ministre Theresa May, sous le feu des critiques y compris dans son propre camp. "Theresa May est très fragilisée, elle joue sa propre survie. Il est tout à fait possible que ses propres députés veuillent sa démission", estime Sophie Pedder, cheffe du bureau parisien de The Economist, interrogée jeudi soir sur Europe 1.
"Margaret Thatcher a elle-même été déposée par un vote de défiance de son propre camp (la "Dame de fer" avait démissionné après une rébellion dans son propre camp en 1990, ndlr). Theresa May doit faire passer l’accord au Parlement britannique", a poursuivi la journaliste. La Première ministre a été confrontée, jeudi, à des démissions en série au sein de son gouvernement ainsi qu’à la demande d’un vote de défiance venu de son propre camp, le Parti conservateur.
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"Une confusion totale". Plus largement, le débat fait rage entre pro et anti-Brexit. "La classe politique est profondément divisée, comme le pays. On arrive à un moment de vérité", analyse Sophie Pedder. "Depuis le référendum de 2016, Theresa May a essayé de gérer les contradictions et les divergences au sein du gouvernement. Maintenant qu’il y a un accord sur la table, toutes ces divergences explosent. On l’a vu avec la démission de certains ministres".
La journaliste s’inquiète par ailleurs d’une possible sortie sans accord de l’Union européenne. "C’est un moment traumatisant pour les pro et les anti-Brexit. Le risque est que l’accord ne satisfasse personne. Tous les scénarios sont désormais possibles, comme une sortie sans accord de l’Union européenne. C’est une confusion totale et une crise politique importante." Theresa May doit désormais convaincre les parlementaires de voter le projet d'accord en décembre, une fois qu'il sera entériné lors d'un sommet européen le 25 novembre à Bruxelles.