Donald Trump a annoncé jeudi le retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat. Mais les USA peuvent à tout moment revenir sur cette décision. Si Donald Trump n'est pas réélu en 2020, son successeur pourra ainsi décider de reconstruire ce qu'il aura détruit. Mais même dans cette éventualité, trois ans auront tout de même été perdus. Du temps de Barack Obama, l'objectif était de réduire les émissions de gaz à effet de serre de plus d'un quart d'ici 2025. Un engagement que Donald Trump vient de rayer d'un trait de plume.
"Un moment de honte pour les Etats-Unis." John Kerry, le secrétaire d'Etat qui avait signé l'engagement américain lors de la Cop 21 à Paris en 2015, est amer : "C'est une extraordinaire abdication du leadership américain. C'est un moment de honte pour les Etats-Unis de quitter unilatéralement un accord où aucun autre pays ne nous forçait à quoi que ce soit. C'était un programme volontaire. Nous avons décidé du programme. Le président n'a pas été honnête avec le peuple américain. Ce président qui parle de mettre l'Amérique en premier, vient de mettre l'Amérique en dernier, avec la Syrie qui est au milieu d'une guerre civile et le Nicaragua qui trouvait que l'accord n'allait pas assez loin."
"L'effet Trump"L'accord de Paris prévoyait de réduire à moins de 2°C le réchauffement mondial par rapport au niveau de la révolution industrielle. Pour le climatologue Jean Jouzel, il faudrait que chaque pays fasse 10% à 15% d'efforts supplémentaires pour compenser le désengagement américain. L'objectif ne sera donc pas tenu et c'est bien le climat qui va en pâtir. Un groupe d'experts américains a déjà baptisé cela "l'effet Trump". Donald Trump, lui, a expliqué vouloir renégocier un accord. "On ne remettra pas à plat l'accord de Paris", a prévenu Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, vendredi sur Europe 1.
Certains Etats vont respecter l'accord. Mais le président américain peut-il, à lui seul, inverser la tendance entamée par les Etats-Unis depuis la signature et la ratification de l'accord de Paris ? Certains Etats américains ont déjà promis qu'ils allaient respecter l'accord de Paris malgré la décision de leur président. L'économie américaine est également dans le sillage. La raison est simple : aujourd'hui, le charbon est moins rentable que les énergies propres. Il y a par ailleurs l'opinion publique américaine, acquise à la cause de la lutte contre le réchauffement climatique.
Un aboutissement de la politique de Trump. Mais la décision de Donald Trump n'en est pas pour autant anodine. Il s'agit de l'aboutissement d'une politique menée dès son investiture avec des subventions massives pour les usines à charbon, l'ouverture d'un oléoduc géant et le moins de réglementations et de contraintes possibles pour les industries polluantes. Toutes ces mesures vont exactement dans le sens contraire de ce qui était prévu par l'accord de Paris.