Le pape François a confirmé mardi à la presse qu'il aurait le dernier mot pour nommer des futurs évêques dans la Chine communiste, après "un dialogue" bilatéral sur les candidatures. Dans l'avion qui le ramenait d'Estonie à Rome, le souverain pontife argentin a également reconnu que les évêques de l'ancienne Eglise clandestine (qui ne reconnaissaient que l'autorité du pape) risquaient de "souffrir" de l'accord provisoire signé samedi entre le Saint-Siège et la Chine.
Un accord historique. Le Vatican a signé samedi un accord historique avec le régime communiste de Pékin, portant sur l'épineuse question de la nomination des évêques en Chine, au moment même où des églises du pays sont détruites à coups de bulldozer. Les quelque 12 millions de catholiques chinois - très minoritaires dans ce pays de près de 1,4 milliard d'habitants - étaient déchirés depuis des décennies entre une Eglise "patriotique" contrôlée par le régime communiste et une Eglise clandestine qui ne reconnaissait que l'autorité du pape. Aux termes de cet accord qualifié de "provisoire", le pape François a reconnu sept évêques chinois qui avaient été nommés par Pékin sans son aval, ainsi qu'un huitième évêque à titre posthume.
"C'est le pape qui nomme". Le Saint-Siège n'avait toutefois pas divulgué samedi le texte de l'accord et avait évité de détailler le futur processus de nomination des nouveaux évêques. "Ceci n'est pas que des nominations, c'est un dialogue sur des éventuels candidats. La chose se fait par le dialogue. Mais c'est Rome qui nomme. C'est le pape qui nomme. Ceci est clair", a stipulé mardi le souverain pontife argentin au cours d'une conférence de presse dans l'avion. François a toutefois eu une pensée pour "la résistance, les catholiques qui ont souffert".