Avant de rencontrer François Hollande à l’Elysée, le président iranien a donné une conférence, jeudi matin, à l’Institut français des relations internationales (Ifri). Hassan Rohani y a essentiellement évoqué la nécessité, pour les Etats, de lutter ensemble contre Daech, dans un discours sans surprise.
"Il a tenu le discours qu’on attendait de lui". Ce commentaire de Dominique Moïsi, de l’Ifri, résume assez bien l’impression générale du public venu écouter Hassan Rohani. C’est avec plus de trente minutes de retard que le dirigeant iranien, vêtu comme à l’habitude de son aba (robe) noire et la tête coiffée d’un turban blanc d'hodjatoleslam (rang intermédiaire dans le clergé chiite), est entré dans la salle comble. Dans les premiers rangs, beaucoup d’anciens diplomates, ainsi que Valéry Giscard d’Estaing, sont venus assister à son allocution.
L’Europe et les migrants. Hassan Rohani s’est tout de même fendu d’une remarque à l’égard de l’Europe sur la manière dont les 28 gèrent la crise des migrants. "L’Iran a été capable d’accueillir trois millions de réfugiés, que nous avons intégrés, alors que le pays n’a pas une économie aussi solide que l’Europe", a-t-il tenu à souligner.
"Nous devons nous consulter". Pendant une petite heure, Hassan Rohani a appelé à l’union et à la collaboration des Etats pour lutter contre l’organisation terroriste Etat islamique. "Nous devons nous consulter et nous conseiller les uns et les autres", pour lutter contre Daech, a-t-il déclaré, s’interrogeant sur l’origine des armes de l’EI et l’identité de ceux qui lui achètent du pétrole.
"Ce n’est pas difficile de le savoir, alors pourquoi n’avons-nous pas ces réponses ?", a-t-il lancé. Le dirigeant iranien a également tenu à rappeler qu’"il y a aujourd’hui un milliard trois cent mille musulmans dans le monde. Combien sont les membres de Daech ? Peut-être 100.000. Pas plus".
Hassan Rohani s’est ensuite félicité du modèle que présente l’accord sur le nucléaire signé entre l’Iran et les Etats-Unis. Un exemple de diplomatie à suivre pour le Moyen-Orient. "Les deux parties ont accepté d’abaisser leurs exigences pour parvenir à un accord. Il faut savoir revoir ses prétentions", a-t-il assuré, dans une possible allusion aux négociations actuelles sur la crise syrienne.