Donald Trump a accusé lundi le révérend Al Sharpton, figure du mouvement de défense des droits des Noirs, d'être un "escroc" qui "déteste les Blancs et les Policiers !", s'exposant à de nouvelles accusations de racisme après ses attaques pendant le week-end contre un élu noir de la ville de Baltimore.
"Il déteste les Blancs et les Policiers"
"Al est un escroc, un agitateur", a dénoncé Donald Trump, commentant un tweet d'Al Sharpton qui annonçait son intention de se rendre à Baltimore. Et le dirigeant républicain d'ajouter à propos de ce révérend noir : il "déteste les Blancs et les Policiers".
I have known Al for 25 years. Went to fights with him & Don King, always got along well. He “loved Trump!” He would ask me for favors often. Al is a con man, a troublemaker, always looking for a score. Just doing his thing. Must have intimidated Comcast/NBC. Hates Whites & Cops! https://t.co/ZwPZa0FWfN
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) July 29, 2019
Interrogé par des journalistes à Baltimore, Al Sharpton a déploré que le président américain joue "la carte de la division raciale". "Il a une dent, en particulier contre les Noirs et les personnes de couleur", a ajouté le pasteur baptiste, ancien candidat à la primaire démocrate de 2004. "S'il pensait vraiment que j'étais un escroc, il me nommerait au sein de son cabinet", a également ironisé Al Sharpton.
Une nouvelle controverse
Ce nouveau tweet acide de Donald Trump, publié très tôt lundi, indique qu'il n'a pas l'intention de revenir sur ses propos du week-end où il dressait un sombre tableau de Baltimore, ville majoritairement noire minée par les problèmes sociaux et la criminalité et critiquait sévèrement Elijah Cummings, élu noir de Baltimore au Congrès. Ses critiques ont provoqué un tollé dans l'opposition, la chef des démocrates à la Chambre des représentants Nancy Pelosi les qualifiant de "racistes". Lundi matin, le président américain a repris ses attaques de plus belle.
Déjà à la mi-juillet, Donald Trump avait appelé quatre élues démocrates du Congrès issues de minorités à "retourner" d'où elles venaient, s'attirant déjà des accusations de racisme et de xénophobie. En multipliant ces attaques, Donald Trump semble confirmer les analyses politiques selon lesquelles il cherche avant tout à alimenter un discours de division et à galvanier sa base, très majoritairement blanche, alors qu'il se lance dans la conquête d'un second mandat.