L'UE et la Turquie ont ouvert jeudi un nouveau chapitre dans leurs négociations d'adhésion, l'une des contreparties au pacte migratoire controversé signé en mars entre Ankara et les Européens, selon plusieurs sources européennes.
Questions budgétaires. Le chapitre abordé, le n°33, concerne les questions budgétaires et financières, et porte à 16 sur 35 le nombre de chapitres ouverts dans ces négociations entamées en 2005. Les pourparlers, qui piétinaient depuis des années, ont été relancés à la faveur d'un rapprochement fin 2015 pour tenter d'endiguer la crise migratoire.
Épouvantail en faveur du Brexit. La question de l'adhésion de la Turquie à l'UE était l'un des épouvantails agités par les partisans d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union dans la campagne pour le Brexit, qui assuraient qu'elle provoquerait une immigration de masse vers le pays. Plusieurs dirigeants européens, à commencer par le Premier ministre britannique David Cameron, mais aussi la chancelière Angela Merkel, martèlent toutefois que cette adhésion n'est "pas à l'ordre du jour".
Crise des migrants. En arrivant à la tête de la Commission européenne en 2014, son président Jean-Claude Juncker a lui exclu tout élargissement avant 2020. Mais Bruxelles et Ankara ont conclu le 18 mars un accord inédit et décrié, prévoyant le renvoi systématique de tous les migrants traversant la mer Égée vers la Turquie, même s'ils demandent l'asile, ce qui a fait chuter de manière spectaculaire les arrivées sur les côtes grecques. En échange, les Européens se sont engagés à accueillir des réfugiés syriens directement depuis la Turquie. Et le président turc Recep Tayyip Erdogan a plusieurs fois menacé de dénoncer cet accord s'il n'obtient pas rapidement la suppression des visas pour les courts séjours de ressortissants turcs dans l'UE, également prévue sous certaines conditions.