Retenu prisonnier en Algérie, comme confirmé vendredi, l'écrivain Boualem Sansal, dont le procès pourrait débuter ces prochains jours, risque une lourde peine. Selon Dalil Essakali, spécialiste du droit algérien, le pouvoir pourrait le poursuivre sur la base de l'article 87 du Code pénal.
La situation de l'écrivain Boualem Sansal suscite l'inquiétude d'une partie de la classe politique française. Arrêté en Algérie avant d'y être emprisonné ces dernières heures, le franco-algérien peut s'attendre à une peine conséquente, pour ses récentes déclarations remettant en cause les frontières entre l'Algérie et le Maroc.
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La prison à perpétuité ?
L'écrivain pourrait être poursuivi en vertu de l'article 87 du Code pénal algérien. Celui-ci, parmi les plus stricts de la loi, condamne tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement des institutions. "Le régime algérien est très, très sensible à toutes les questions relatives aux frontières avec le Royaume du Maroc", indique Dalil Essakali, avocat au barreau de Lille et spécialiste du droit algérien.
Pour ce dernier, il ne fait aucun doute que c'est cette qualification qui sera retenue contre Boualem Sansal. "Le président de la République algérien va le poursuivre sur la base de cet article portant atteinte à l'intégrité des savants algériens. La peine criminelle peut aller jusqu'à 20 ans", assure-t-il. Vingt ans de réclusion criminelle qui pourraient se transformer en une condamnation encore plus lourde. Car en fonction de la gravité des faits retenus par la justice, ce même article prévoit également une peine pouvant aller jusqu'à la prison à perpétuité.
Le sort de Boualem Sansal pourrait être connu dans les prochaines heures. Selon nos confrères du Figaro, son procès pourrait se tenir dès dimanche en Algérie.