Carlos Ghosn reste en détention provisoire. Le tribunal de Tokyo a rejeté jeudi en appel une requête de libération sous caution du PDG de Renault incarcéré au Japon depuis près de deux mois et sous le coup de trois inculpations*, pour abus de confiance et autres malversations financières. Son principal avocat a indiqué qu'il allait porter l'affaire devant la Cour suprême. Une demande de libération sous caution avait déjà été rejetée mardi.
La défense va déposer un appel spécial. Le principal avocat du dirigeant de 64 ans, Motonari Otsuru, avait déposé un recours jeudi, mais un deuxième juge a donné raison à son collègue de première instance et au procureur en maintenant le refus d'une libération sous caution. "Demain au plus tôt, je déposerai un appel spécial devant la Cour suprême", a réagi dans un courriel adressé à la presse Motonari Otsuru. La détention de Carlos Ghosn est justifiée par un risque de dissimulation ou destruction de preuves et de fuite.
Son ex-bras droit relâché le 25 décembre. Les procureurs ont argué auprès du juge qu'étant le plus souvent basé à l'étranger, Carlos Ghosn pourrait être tenté de se soustraire à la justice japonaise. Des restrictions de déplacements peuvent néanmoins encadrer une éventuelle remise en liberté, comme cela est le cas pour son ex-bras droit, Greg Kelly, arrêté en même temps que lui mais relâché le 25 décembre. Les charges à son encontre sont moins lourdes que celles visant Carlos Ghosn, mais il a néanmoins interdiction de quitter le territoire japonais ou d'entrer en contact avec des protagonistes de l'affaire.
Pas de procès avant des mois. Carlos Ghosn a pu défendre pour la première fois sa cause la semaine dernière au tribunal, lors d'une comparution exceptionnelle à sa demande: amaigri et menotté jusqu'à l'entrée dans la salle d'audience, il s'était dit "faussement accusé", démentant les allégations point par point. Le procès de Carlos Ghosn, qui risque en théorie jusqu'à 15 ans de prison, n'aura pas lieu avant des mois.