L'athlète sud-africain a été condamné pour "homicide involontaire" à cinq ans de prison en 2014 pour avoir abattu sa petite amie en 2013.
En octobre dernier, dans la foulée de la condamnation à cinq ans de prison de l'athlète, le parquet avait décidé de faire appel. C'est désormais officiellement chose faite. La condamnation pour "homicide involontaire" d'Oscar Pistorius, coupable d'avoir abattu sa petite amie en 2013, pourrait donc être revue. Emprisonné dès le prononcé de son jugement, l'ancien champion des pistes d'athlétisme amputé des deux pieds à la naissance, va bénéficier après dix mois passés derrière les barreaux d'une mise en liberté surveillée à partir du 21 août.
"Meurtre" au lieu d'"homicide involontaire" ? "Aujourd'hui (lundi), les documents ont été déposés à la Cour suprême d'appel", a indiqué le porte-parole du parquet Luvuyo Mfaku. L'accusation estime que la juge a fait une erreur d'interprétation du droit en ne retenant que l"homicide involontaire" et qu'elle aurait dû condamner le sportif pour "meurtre". Si la requalification est acceptée, l'athlète, premier handicapé à avoir concouru dans des championnats pour valides, risquerait alors une peine plus lourde, d'au moins 15 ans de prison.
Les avocats de l'ex-champion ont jusqu'au 17 septembre pour remettre à leur tour leurs arguments écrits à la Cour suprême d'appel, avant que l'affaire soit réexaminée en novembre.
Un verdict très critiqué. En droit sud-africain, la procédure dite d'appel est plus proche de la cassation française que de l'appel proprement dit. Le procès n'est pas révisé sur le fond, mais uniquement sur des bases juridiques. Le verdict ne sera modifié que si les juges suprêmes estiment que la juge Thokozile Masipa a fait une erreur d'interprétation du droit.
La décision rendue le 21 octobre 2014 et qui avait retenu l'"homicide involontaire" avait suscité énormément de commentaires à l'époque. Oscar Pistorius avait admis avoir tiré quatre balles de fort calibre, à hauteur d'homme, sur la porte des toilettes en pensant qu'un cambrioleur y était retranché, alors que c'est sa petite amie Reeva Steenkamp qui s'y trouvait.
La juge avait alors été critiquée pour avoir retenu l'idée d'un homicide "involontaire", alors que Pistorius était conscient qu'il pouvait tirer sur un être humain. La thèse du parquet, selon laquelle l'athlète aurait abattu sa petite amie à l'issue d'une dispute, a en revanche été écartée par la juge, faute de preuves suffisantes.