Des affrontements ont éclaté jeudi soir entre plusieurs milliers de manifestants anti-G20 et la police à Hambourg en Allemagne, ajoutant à la tension pesant sur le premier sommet de ce type pour Donald Trump. Les incidents se sont déroulés peu après le départ d'un cortège de 12.000 personnes.
Cinq interpellations.Ces violences à la veille de la réunion ont fait 76 blessés légers parmi les forces de l'ordre et au moins deux parmi les protestataires, selon un nouveau bilan donné dans la nuit de jeudi à vendredi par la police, qui a interpellé cinq personnes. Après plusieurs avertissements, la police a chargé la foule et fait usage de gaz lacrymogène pour disperser plusieurs centaines d'extrémistes cagoulés et habillés de noir, ont constaté les journalistes de l'AFP. Bouteilles, pierres, pavés et pétards ont été jetés sur les policiers qui ont riposté en déployant à plusieurs reprises leurs canons à eau.
Le G20 vivement critiqué. Des incidents se poursuivaient en divers endroits de ce port du Nord de l'Allemagne vers 22h30 GMT, tandis que quelques milliers de personnes continuaient à défiler, dans le calme cette fois, sous étroite surveillance des forces anti-émeutes. "L'Etat policier fait tout ce qu'il peut pour nous priver de notre droit à manifester", indique à l'AFP un militant d'extrême gauche présent sur les lieux, Georg Ismail. "Les guerres, le changement climatique et l'exploitation sont le résultat du système capitaliste que représente le G20", clame-t-il.
Nombreux sujets conflictuels. Ces affrontements sont à l'image de la tension qui s'annonce dans l'enceinte qui accueille le sommet des dirigeants des 20 principales économies de la planète, avec de nombreux sujets conflictuels de discussion entre le président américain Donald Trump et les autres dirigeants. Il s'agit principalement du climat et du commerce. "Nous n'allons pas masquer les différences mais au contraire les désigner, car il y a sur certaines questions essentielles des divergences d'opinion", a dit jeudi Angela Merkel, hôte du sommet.
Tension Trump-Poutine. Donald Trump doit rencontrer pour la première fois son homologue russe Vladimir Poutine, vendredi après-midi, en marge de la réunion. En guise de préambule, il a sévèrement critiqué la Russie jeudi à Varsovie, au premier jour de sa tournée européenne, et s'est inquiété de l'avenir même de l'Occident. Les Etats-Unis, a-t-il dit, travaillent avec leurs alliés pour s'opposer "aux actions de la Russie et à son comportement déstabilisateur", citant notamment le conflit en Ukraine, le soutien russe à l'Iran et à la Syrie. La rencontre entre les chefs d'Etat américain et russe sera particulièrement surveillée compte tenu des mauvaises relations entre les deux pays sur fond d'enquête sur l'influence russe dans l'entourage de Donald Trump.
Le maire de New York à Hambourg
Le maire de New York Bill de Blasio, farouche opposant de Donald Trump, est parti jeudi pour Hambourg, avec l'intention de participer à une manifestation en marge du sommet du G20 samedi. Le maire démocrate, l'un des maires américains les plus en vue dans l'opposition aux politiques du président américain sur le climat et l'immigration, a annoncé son départ dans un communiqué, sans donner de programme précis. Le communiqué indique seulement qu'il "participera à plusieurs événements autour du G20, y compris le rassemblement 'Hamburg Zeigt Haltung' de samedi". Cette manifestation, à l'initiative de personnalités hambourgeoises, entend défendre la tolérance, l'égalité des sexes, la liberté de la presse et dénoncer le nationalisme.