Neuf mineurs appartenant à la minorité chiite hazara ont été tués vendredi dans la province de Baghlan, dans le nord de l'Afghanistan, ont rapporté les autorités locales qui accusent le groupe État Islamique. Les victimes rentraient de la mine de charbon qui les emploie "quand leur véhicule a été arrêté par des hommes en armes", indique Faiz Mohammad Amiri, gouverneur du district de Tala Wa Barfak où s'est produite la tuerie.
Quatre personnes blessées. "Toutes les victimes sont des Hazaras chiites", a-t-il souligné, ajoutant que outre les "neuf mineurs tués, quatre autres ont été blessés". "L'attaque a été perpétrée par des combattants de l'État islamique" a-t-il dénoncé. Le bilan de neuf tués a été confirmé par le bureau du gouverneur de Bamyan, province frontalière du district de Tala wa Barfak et berceau de la minorité hazara, au centre de l'Afghanistan, d'où les victimes étaient originaires. Mais dans son communiqué, le gouverneur accuse "des hommes armés liés aux talibans".
L'EI, présent dans "onze provinces sur 34". La présence de l'État islamique n'avait pas été signalée dans la région de Baghlan jusqu'à présent. Jusqu'il y a peu, l'EI était considéré comme confiné à la seule province du Nangarhar, dans l'est du pays, où l'armée afghane et les forces américaines sous mandat de l'Otan ont multiplié les opérations depuis l'été 2016. Mais les autorités ont estimé cette semaine que le groupe s'était étendu à d'autres provinces: selon le responsable de la lutte anti-terroriste au ministère de l'Intérieur, Najeebullah Mani, "ils sont désormais présents dans au moins onze provinces" sur 34.
"Mort à l'État islamique". Najeebullah Mani a accusé l'EI de vouloir semer la division entre chiites et sunnites, majoritaires en Afghanistan, une dérive sectaire à laquelle le pays a su résister en près de 40 ans de conflit. Or depuis juillet dernier, la capitale Kaboul et, dimanche dernier, Herat dans l'ouest, ont subi une vague d'attentats anti-chiites qui ont fait au total au moins 140 tués et des dizaines de blessés. Environ 2.000 chiites ont manifesté mardi à Herat pour dénoncer ces attaques aux cris de "Mort à l'État islamique" et réclamer la protection du gouvernement.