Ceux qui ne sont pas montés à bord sont invités à quitter le pays par leurs propres moyens. S'inquiétant de "l'évolution de la situation sécuritaire" en Afghanistan, où les talibans poursuivent leur offensive et ont conquis de vastes territoires ruraux, la France avait sommé ses derniers ressortissants de quitter le pays, et avait pour cela affrété un vol spécial. Ce dernier devait décoller de Kaboul dans la matinée et doit arriver en France dans l'après-midi. Les autorités avaient prévenu "qu'aucun vol spécial supplémentaire" ne pourrait être organisé.
À bord, se trouvent une quarantaine de Français et une majorité d’Afghans qui ont travaillé pour la France. Au total, une centaine de passagers ont décollé, alors que l’appareil pouvait en accueillir jusqu'à 240. Actuellement, restent donc sous le ciel afghan 60 à 100 ressortissants dont des membres de l’ambassade. Les autres sont des membres d'ONG, des journalistes, ou de simples citoyens comme Louise, qui s’investit depuis un an dans l’éducation, à Kaboul.
"Je me suis attachée à ce pays"
Pour cette dernière, l’annonce a été trop brutale, et le départ s’apparente à une désertion. "Moi, je me suis énormément attachée à ce pays", confie-t-elle. Malgré l’avancée des talibans, la vie continue. Et même si on est là pour travailler, on ne peut pas rester indifférent à ce qui se passe". Mais, reconnaît-elle, "cette annonce nous a déboussolé. On y a réfléchi".
Reste que, sur place, la situation se dégrade, et cela peut encore s'accélérer, glissent des diplomates. Les talibans progressent dans presque toutes les provinces. Et il est impossible de savoir combien de temps encore des avions pourront décoller et atterrir. Quant à l’ambassade, en partie évacuée, elle ne pourra plus assurer la mise en sécurité de ses ressortissants.