Facebook, qui a banni les Taliban de toutes ses applications, a dévoilé jeudi des mesures pour protéger les utilisateurs vulnérables en Afghanistan, où le groupe fondamentaliste islamiste a pris le pouvoir.
"Pendant la semaine écoulée, nos équipes ont travaillé jour et nuit pour faire tout notre possible pour aider à garder les gens en sécurité", a tweeté Nathaniel Gleicher, le directeur des règlements sur la sécurité du groupe californien.
Suivant les recommandations de défenseurs des droits humains, de journalistes et d'ONG, le réseau social a mis en place une fonctionnalité qui permet à un utilisateur de "verrouiller son compte en un seul clic".
2/ Over the past week, our teams have been working around the clock to do everything we can to help keep people safe. While we have to be careful to avoid tipping off bad actors, here are a few security measures we’ve rolled out for people in country to protect their accounts.
— Nathaniel Gleicher (@ngleicher) August 19, 2021
Les Taliban répondent en critiquant Facebook
Le verrouillage empêche les personnes qui ne sont pas dans ses contacts de télécharger ou partager sa photo de profil ou de voir les contenus publiés sur son fil. Les utilisateurs d'Instagram en Afghanistan vont eux recevoir des notifications les informant des méthodes pour protéger leur compte.
"Nous avons aussi temporairement retiré la possibilité de visualiser la 'liste d'amis' d'un usager et d'y chercher des profils pour les comptes Facebook en Afghanistan", contre le risque de ciblage de personnes éventuellement recherchées par des Taliban, a ajouté Nathaniel Gleicher. Il recommande ensuite des organisations et guides pour protéger son activité en ligne.
Mardi, Facebook a fermé une ligne d'assistance mise en place sur WhatsApp par les Taliban pour répondre aux plaintes éventuelles des Afghans. "Nous sommes obligés de nous plier aux lois américaines sur les sanctions. Cela inclut l'interdiction de comptes qui se présentent comme des comptes officiels des Taliban", avait expliqué un porte-parole de la messagerie.
Les Taliban avaient répondu en critiquant Facebook lors de leur première conférence de presse, diffusée en ligne mardi.
Interrogé sur leurs intentions en termes de respect de la liberté d'expression, le porte-parole des Taliban, Zabihullah Mujahid, avait répondu que "la question devrait être posée à ceux qui assurent être les garants de la liberté d'expression mais qui n'autorisent pas la publication de toutes les informations. L'entreprise Facebook, c'est à eux qu'il faut poser la question".
Le groupe islamiste a annoncé qu'il allait former un gouvernement, mais "peu importe qui détient le pouvoir, nous prendrons des mesures appropriées contre les comptes et contenus qui enfreignent nos règles", avait insisté Facebook.
La plateforme a indiqué avoir une équipe d'experts dédiés, qui parlent les langues du pays, pour les aider à identifier de possibles problèmes.