Des assaillants armés ont attaqué mercredi le siège de la Radio-Télévision afghane (RTA) en plein centre de Jalalabad, capitale de la province instable du Nangarhar où sont basés de nombreux combattants insurgés, un premier bilan faisant état d'au moins deux tués.
Pas de revendication. Les échanges de tirs se poursuivaient plus de deux heures après le début de l'assaut contre le siège de la RTA, proche du quartier général de la police. Le porte-parole du gouverneur, Attaullah Khogyani, a évoqué un groupe de quatre assaillants, mais leur nombre est encore confus et l'opération n'a pas été revendiquée dans un premier temps.
Deux kamikazes. "Au moins deux civils ont été tués et six blessés jusqu'à présent. Les combats se poursuivent", a déclaré Attaullah Khogyani à l'AFP, précisant qu'il entendait toujours distinctement les tirs. "Quatre assaillants sont entrés à l'intérieur du bâtiment dont deux se sont fait exploser et deux résistent toujours", a-t-il précisé. Le patron des services de santé, le Dr Najibullah Kamawala, a pour sa part cité "14 blessés acheminés vers les hôpitaux" de Jalalabad. Des témoins, dont un correspondant de l'AFP, ont indiqué avoir entendu deux fortes explosions, probablement lorsque les kamikazes ont déclenché leur charge.
Insurgés talibans et djihadistes. Les bâtiments de la Radio-Télévision afghane sont situés face aux bureaux du gouverneur provincial et du quartier général de la police. La province du Nangarhar, frontalière du Pakistan, abrite de nombreux combattants insurgés talibans, qui ont lancé fin avril leur offensive de printemps, ainsi que des membres du groupe État Islamique (EI) qui a fait de cette zone sa base arrière en Afghanistan.
Puissante bombe larguée en avril. Les troupes afghanes, épaulées par les forces américaines, y ont conduit plusieurs opérations récemment pour déloger l'EI, perdant trois de leurs hommes. L'armée américaine y a même largué début avril la plus puissante de ses bombes conventionnelles, tuant 96 combattants djihadistes.