La justice afghane a ouvert, à la suite de vives critiques des occidentaux, une enquête visant le vice-président, le général Dostum, accusé d'avoir fait séquestrer et violer un rival politique. "Le bureau du procureur général a ouvert une enquête impartiale et transparence sur ces faits", a déclaré le bureau du ministère de la Justice afghane, samedi soir, dans un communiqué. "L'enquête sera menée de manière neutre et indépendante", insiste ce communiqué.
Son ancien rival capturé. Abdul Rachid Dostum, un ancien chef de guerre dont le nom est associé à une série de crimes, est accusé d'avoir ordonné à sa garde personnelle de capturer son rival Ahmad Ishchi, un ancien gouverneur, lors d'un bouzkachi, une joute guerrière traditionnelle à cheval autour d'une carcasse de chèvre. Il l'aurait séquestré dans sa propriété, puis fait torturer et sodomiser.
"Trop puissant pour être poursuivi". Les responsables afghans tentent de rassembler les preuves après l'indignation de responsables des États-Unis, de l'Union européenne et du Canada qui ont exigé l'ouverture d'une enquête. Ahmad Ishchi a subi un examen médical peu après avoir été relâché, avancent des médias locaux. Mais Dostum "est beaucoup trop puissant pour être poursuivi ou renvoyé", a expliqué le politologue afghan Ahmad Saeedi. "Le président est pressé d'agir mais Dostrum a beaucoup de soutiens et d'influence, ce que le gouvernement ne peut ignorer."
Le vice-président nie. Dostum, qui nie ces accusations, a déclaré qu'il coopérerait tout en ajoutant qu'il préférait "régler" la question par l'entremise de responsables tribaux plutôt que par un tribunal. Il est connu pour ses accès de colère et son passé plus que trouble. En 2001, il avait fait prisonniers des milliers de talibans qui ont été ensuite exécutés ou sont morts asphyxiés dans les conteneurs où ses troupes les avaient entassés.