Afghanistan : que reste-t-il de la présence française sur place ?

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Louis de Raguenel

En Afghanistan, la présence occidentale se tarit un peu plus chaque jour. L'ambassadeur de la France à Kaboul, David Martinon, a quitté les lieux ce week-end, souhaitant être le dernier à partir. Il poursuit néanmoins sa mission depuis Paris. Un millier de personnes, selon les estimations, demandent encore un rapatriement.

Emmanuel Macron espère encore pouvoir procéder à des évacuations d'Afghanistan, alors que dans 48 heures il ne devrait plus y avoir aucune présence occidentale à Kaboul. Le chef de l'Etat reconnaît que pour ce faire, il va falloir entamer des négociations avec le nouveau pouvoir taliban en place, sans pour autant, dit-il, que cela constitue une reconnaissance du régime. Sur place, la présence française est quasi-nulle, depuis le départ de l'ambassadeur de France en Afghanistan, David Martinon, qui souhaitait partir le dernier.  

Sur place, il y a deux lycées français dont le sort est encore incertain. Près de 300 professeurs, plusieurs milliers d'élèves et quelques ONG sont encore sur les lieux. Selon les estimations, il y a plus d'un millier de personnes - hommes, femmes, enfants - qui déclarent avoir travaillé pour et avec la France et qui souhaitent un rapatriement. D'où l'intérêt d'un couloir humanitaire proposé par Emmanuel Macron, que refusent les talibans. Ils estiment que cela n'est pas nécessaire car le pays est indépendant et que les Afghans pourront voyager librement. 

Nouvelle mission pour David Martinon

Depuis samedi après-midi, David Martinon est rentré à Paris. Il a profité de sa famille dans un premier temps, puis lui a été proposé un soutien psychologique. Plusieurs spécialistes du Quai d'Orsay assurent qu'il est difficile de se remettre du jour au lendemain d'une telle pression, entre attentat et chaos diplomatique.

Le diplomate devrait néanmoins rapidement se remettre au travail car il reste le représentant français en Afghanistan. Il va s'installer dans ses nouveaux bureaux, à Paris. L'enjeu ? Gérer la crise à 7.500 kilomètres de Kaboul. Sa priorité ? Les Afghans à qui la France a promis l'asile, qui sont restés sur place. Il pourra peut-être être aidé par les ONG restées sur place.