Après deux semaines d'opérations d'évacuations précipitées, le dernier avion de transport militaire américain C-17 a décollé de l'aéroport de Kaboul lundi soir. Et c'est peu dire que les Américains laissent derrière eux une véritable caverne d'Ali Baba pour les talibans, qui récupèrent un arsenal impressionnant.
Les talibans fêtent ce mardi leur victoire en Afghanistan après le départ dans la nuit des derniers soldats américains, qui met fin à 20 ans d'une guerre dévastatrice et ouvre un nouveau chapitre rempli d'incertitudes pour le pays. D'autant que les nouvelles forces au pouvoir récupèrent au passage de nombreux équipements militaires des Etats-Unis. Si le Pentagone affirme avoir détruit une centaine d'avions et d'engins blindés avant de quitter les lieux, il laisse tout de même derrière lui un arsenal militaire impressionnant.
De quoi combattre la nuit
Les talibans ont en effet mis la main sur 360.000 fusils d'assaut de type M4. Un butin énorme lorsque l'on sait que l'armée française, qui est en train de remplacer ses vieux Famas, a commandé 120.000 exemplaires d'un modèle équivalent, soit un tiers de ce que les talibans viennent de récupérer gratuitement. Une livraison qui va s'étaler jusqu'en 2028 et dont la facture pour la France s'élève à 300 millions d'euros.
Et le butin ne s'arrête pas là après le départ des Américains puisque 130.000 pistolets, 65.000 mitrailleuses lourdes, 42.000 pick-ups et 8000 camions viennent également d'être récupérés par les talibans. De quoi leur offrir une excellente mobilité et une sérieuse puissance de feu.
Viennent également s'ajouter 160.000 postes de radio et 16.000 paires de jumelles de vision nocturne. Un arsenal qui va leur permettre de combattre la nuit, et qui est finalement bien plus gênant que les 2000 blindés légers, les 170 pièces d'artillerie ou les hélicoptères perdus par les forces armées américaines. Car s'ils sont extrêmement symboliques de l'ampleur de la défaite subie, ces derniers auront peu d'impact sur le plan militaire. Les talibans auront en effet beaucoup de mal à maintenir cet équipement en condition opérationnelle.