Le centre de soins de Médecins sans Frontières (MSF) à Kunduz, ville afghane reprise aux talibans par l'armée, a été "fortement endommagé" par un bombardement nocturne qui a tué 19 personnes, un incident qui "pourrait avoir" été engendré par une frappe américaine. L'US Army a d'ailleurs reconnu avoir mené des frappes "à proximité", disant avoir ciblé des talibans qui avaient ouvert le feu sur des soldats américains déployés en appui de l'armée afghane.
Les effectifs. 37 membres du personnel sont également portés disparus à la suite de cette frappe, a précisé MSF samedi. Au moment du bombardement, 105 patients et 80 membres du personnel, des Afghans et des étrangers, étaient présents dans le centre de soins.
Les explications de l'Otan. Selon l'Otan, dont les frappes aériennes ont soutenu l'armée afghane dans sa contre-offensive à Kunduz, une frappe américaine a été menée pendant la nuit contre des "personnes qui menaçaient les forces de la coalition" et elle "pourrait avoir engendré des dommages collatéraux dans un centre médical qui se trouvait à proximité". L'armée américaine a elle-même reconnu samedi avoir mené des frappes aériennes "à proximité" de l'hôpital, visant des talibans.
"Nous sommes profondément choqués par cette attaque". Le centre de soins de MSF a apporté une aide cruciale à la population civile depuis lundi et la prise de Kunduz par les talibans, puis la contre-offensive des forces de sécurité afghanes. C'est le seul hôpital dans cette région du nord de l'Afghanistan capable de traiter des grands blessés. "MSF a traité 394 blessés depuis lundi", a expliqué Dr Bart Janssens, directeur des opérations de l'ONG. "Nous sommes profondément choqués par cette attaque", a-t-il ajouté.
L'ONU parle d'actes "peut-être criminels". L'organisation a qualifié samedi ces raids aériens d'"inexcusables", les jugeant "peut-être criminels". Dans la foulée, Le Pentagone annonce qu'une "enquête exhaustive" est en cours sur le bombardement, mais sans confirmer s'il a été mené par des forces américaines.