Afghanistan : Washington rejette un rapport de la CPI sur des crimes de guerre

La procureur Fatou Bensouda doit décider "de façon imminente" si elle demande l'ouverture d'une enquête © PETER DEJONG / POOL / AFP
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avec AFP

Un rapport de la CPI révèle que des militaires américains et des agents de la CIA auraient commis des crimes de guerre sur des détenus en Afghanistan.

La diplomatie américaine a rejeté mardi des résultats préliminaires dévoilés par la Cour pénale internationale (CPI) sur d'éventuels crimes de guerre qu'auraient perpétrés en Afghanistan dans les années 2000 des militaires américains et agents de la CIA.

Des accusations rejetées en bloc. "Nous ne pensons pas que l'examen ou l'enquête de la CPI concernant les actes du personnel américain en Afghanistan soient justifiés ou appropriés", a jugé la porte-parole du département d'État Elizabeth Trudeau. "Nous disposons d'un système national solide d'enquête et de responsabilité qui est aussi bon que dans n'importe quel pays dans le monde", a-t-elle insisté.

La diplomate américaine a rappelé que son pays n'était pas un "État Partie" au Statut de Rome qui a crée la CPI, même si Washington soutient les enquêtes de la Cour pour les crimes de "génocide" et a déploré les retraits annoncés récemment de la CPI de plusieurs pays africains, comme l'Afrique du Sud, le Burundi et la Gambie.

Une enquête probable pour crimes de guerre. Dévoilant lundi soir les résultats d'un long examen préliminaire sur les atrocités commises dans le pays depuis mai 2003, la procureure Fatou Bensouda affirme "avoir une base raisonnable permettant de croire" que les forces armées américaines, l'agence de renseignements CIA, les talibans et leurs alliés ainsi que les forces gouvernementales afghanes auraient commis des crimes de guerre sur des détenus. La procureure de la CPI doit décider "de façon imminente" si elle demande l'ouverture d'une enquête.

"Nous bouclons nos enquêtes de telle sorte que la justice soit rendue". Elizabeth Trudeau a encore souligné que les États-Unis enquêtaient et traduisaient régulièrement en justice leurs militaires et agents qui se seraient rendus coupables de crimes et de délits. "Nous faisons un travail extraordinaire d'enquête fondé sur des allégations crédibles, nous nous tenons pour responsables et nous bouclons nos enquêtes de telle sorte que la justice soit rendue", a assuré la porte-parole du département d'État.