Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a indiqué dimanche, qu'Israël, tout en menant ses opérations militaires à Gaza, était en train de "préparer une alternative de gouvernement" au Hamas après la guerre. M. Gallant avait déjà fait partie mi-mai de son opposition à un contrôle militaire et politique par Israël de la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007.
"Alors que nous menons nos actions militaires importantes, le ministère de la Défense prépare simultanément une alternative de gouvernement au Hamas", a déclaré dimanche Yoav Gallant, selon un communiqué diffusé par son ministère. Lors d'une rencontre avec des troupes près de la frontière avec Gaza, le ministre a décrit un "cadre" comprenant "d'isoler des zones" de Gaza de la présence de combattants du Hamas et "d'introduire d'autres forces qui permettra d'établir la formation d'une alternative de pouvoir" au Hamas.
Le 15 mai, Yoav Gallant s'était opposé frontalement au Premier ministre Benjamin Netanyahu qui estimait vain toute discussion sur l'avenir de ce territoire palestinien avant que le Hamas ne soit anéanti.
Les informations à retenir :
- Fin d'une réunion entre l'Egypte, Israël et les Etats-Unis sur le passage de Rafah
- Netanyahu se dit "déçu" que Biden ne soutienne pas de sanctions contre la CPI
- Le ministre israélien de la Défense dit "préparer" une alternative au Hamas
Netanyahu se dit "déçu" que Biden ne soutient pas de sanctions contre la CPI
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est dit "surpris et déçu" dans une interview diffusée dimanche par le fait que l'administration américaine ne soutient pas de sanctions contre la Cour pénale internationale (CPI), dont le procureur veut un mandat d' arrêt contre lui. La Maison Blanche a estimé cette semaine que sanctionner cette organisation ne serait pas "la bonne approche", même si le président Joe Biden avait jugé "scandaleuse" la demande de mandats d'arrêt contre les dirigeants israéliens.
Or le secrétaire d'Etat Antony Blinken avait auparavant laissé entendre que l'administration était ouverte à travailler avec le Congrès sur une réponse à l'annonce du procureur de la CPI. "Les Etats-Unis avaient affirmé qu'ils appuieraient (...) la proposition de lois sur des sanctions", a dit le Premier ministre israélien dans un entretien avec la radio Sirius XM enregistrée mercredi, soit avant que M. Biden n' annonce un plan de fin des hostilités à Gaza.
Fin d'une réunion entre l'Egypte, Israël et les Etats-Unis sur le passage de Rafah
L'Egypte a accueilli dimanche au Caire une réunion avec des responsables israéliens et américains consacrée à la réouverture du passage-frontalier de Rafah, crucial pour l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, a annoncé un média égyptien, sans préciser si un accord avait été trouvé. A l'occasion de cette rencontre, le Caire a réitéré son refus de voir le côté palestinien du point de passage de Rafah contrôlé par Israël, selon un "haut responsable" cité par Al-Qahera News, télévision proche du renseignement égyptien.
Lorsque l'armée israélienne a lancé ses opérations terrestres le 7 mai à Rafah, ville du sud de la bande de Gaza et frontalière de l'Egypte, elle a pris le contrôle côté palestinien du point de passage éponyme. Ce passage constitue une porte d'entrée cruciale pour l'aide humanitaire dans le territoire palestinien dévasté par la guerre entre Israël et le Hamas palestinien. Depuis, l'Egypte et Israël se renvoient la responsabilité du blocage de l'aide, les autorités égyptiennes refusant de gérer le passage en coordination avec la partie israélienne, préférant une coopération avec des instances internationales et palestiniennes.
"Œuvrer immédiatement pour faire entrer quotidiennement dans la bande de Gaza pas moins de 350 camions d'aides"
Le "haut responsable" cité par Al-Qahera News, a rapporté dimanche après-midi la "fin de la réunion tripartite au Caire rassemblant la délégation sécuritaire égyptienne et les délégations des Etats-Unis et d'Israël." Selon cette même source, l'Egypte a réitéré "la nécessité d'un retrait israélien du côté palestinien du passage de Rafah pour une reprise de ses activités". De même, la délégation égyptienne a fait porter à Israël "l'entière responsabilité" du blocage de l'aide humanitaire qui n'entre pas à Gaza.
La délégation a réitéré le besoin "d'œuvrer immédiatement pour faire entrer quotidiennement dans la bande (de Gaza) pas moins de 350 camions d'aides, qu'il s'agisse d'une aide alimentaire, médicale, ou du carburant", a précisé le responsable. Gaza devrait recevoir quotidiennement au moins 500 camions d'aide humanitaire selon l'ONU pour répondre aux besoins du territoire, l'offensive d'envergure israélienne à Gaza ayant provoqué une catastrophe humanitaire majeure avec un risque de famine.
Des discussions en mai entre le président américain Joe Biden et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi avaient permis d'obtenir un accord temporaire pour faire transiter l'aide onusienne via le passage frontalier israélien de Kerem Shalom. Depuis, des livraisons sporadiques ont eu lieu ces dernières semaines, bien en deçà des besoins.