Le criminologue Christophe Naudin, extradé d'Egypte vers la République dominicaine où il a été condamné à trois mois de détention provisoire, a décrit son passage par les geôles égyptiennes, à travers une longue lettre que s’est procuré Le Point. Plusieurs extrait de cette missive, remise au vice-consul en République dominicaine, ont été publiés par l'hebdomadaire ce vendredi. Christophe Naudin y évoque notamment des moments "particulièrement difficiles".
Une campagne de diffamation. "Mis au secret absolu, j'avais interdiction de me raser, de lire et d'écrire. La police égyptienne s'est très mal comportée avec moi, comme elle a pris l'habitude de le faire avec son propre peuple", écrit-t-il. L'expert dénonce également la campagne de presse dont il a été victime et qui, selon lui, ont "conditionné mes geôliers comme mes codétenus".
Une minuscule cellule. "Lumière blanche permanente, jour et nuit, dans un environnement sonore d'environ 80 décibels. Impossible de dormir", relate-t-il encore. "De temps à autre, un prisonnier meurt. Les prisons égyptiennes sont devenues des mouroirs."
Tenir bon. En dépit de ces conditions, Christophe Naudin dit ne pas regretter son geste et continue de clamer l’innocence de "Pascal et Bruno", les deux pilotes accusés de trafic de drogue et dont il a en partie organisé la fuite en octobre dernier. Une "certitude morale" qui lui aurait permis de tenir.