La justice dominicaine a reporté mardi au 6 octobre l'audience de révision du placement en détention provisoire du Français Christophe Naudin, pour son implication dans l'évasion des deux pilotes de l'affaire "Air Cocaïne".
Un nouveau report qui prolonge la détention provisoire. "Le traducteur ne s'est pas présenté, il nous faut un traducteur pour qu'il [l'accusé] ait un maximum de garanties", a expliqué mardi le procureur Milciades Guzman à la sortie de l'audience. "Nous sommes prêts à renoncer au traducteur, nous voulons que notre client soit fixé sur son sort", a réagi Miguel Valerio, l'avocat dominicain de Christophe Naudin, désormais en détention depuis début mars, soit plus de 6 mois.
En mars, peu après son extradition depuis l'Egypte, une première période de trois mois de prison avait été ordonnée contre cet expert en sécurité aérienne de 53 ans. Invoquant des risques "d'évasion", le procureur dominicain avait requis un an. Mais l'accusé ayant fait appel en mai, le délai initial de trois mois avait alors recommencé à courir avant un nouvel examen prévu fin août, puis reporté à deux reprises, au 15 septembre, puis à mardi. Le parquet a demandé que cette affaire soit déclarée "complexe", ce qui pourrait permettre de prolonger la détention préventive de Christophe Naudin jusqu'à un an.
Impliqué dans l'affaire de l'évasion des pilotes de l'affaire Air Cocaïne. La République dominicaine avait émis un mandat d'arrêt à l'encontre de l'accusé pour sa participation en octobre 2015 à l'évasion des pilotes français Pascal Fauret et Bruno Odos. Les deux hommes avaient été interpellés à Punta Cana dans la nuit du 19 au 20 mars 2013, alors que le Falcon 50 qu'ils pilotaient s'apprêtait à décoller pour Saint-Tropez (Var) avec à son bord, vingt-six valises contenant 680 kg de cocaïne. Condamnés à 20 ans de prison par la justice dominicaine pour trafic de drogue, ils avaient fui en France avant leur procès en appel. Leur condamnation a depuis été confirmée.
Christophe Naudin, lui, encourt 10 à 15 ans de prison pour association de malfaiteurs et trafic de migrants. Un autre Français, Nicolas Pisapia, a été condamné fin juin à 20 ans de prison en appel dans cette même affaire par la justice dominicaine. Il a saisi la Cour suprême. Enfin, le Français Alain Castany, également condamné à vingt ans de prison, a comparu le 22 septembre devant un tribunal de Saint-Domingue pour son procès en appel.