Le Français Christophe Naudin, en détention provisoire en République dominicaine pour son implication dans l'évasion des deux pilotes français de l'affaire dite "Air Cocaïne", contestera mardi devant la justice son extradition depuis l'Egypte, a indiqué son avocat.
"En appel". "C'est une audience en appel sur son extradition, que nous contestons", a expliqué Me Frank Berton depuis Saint-Domingue. Christophe Naudin, criminologue et expert en sécurité aérienne de 52 ans, avait été extradé début mars d'Egypte, où il se trouvait pour son travail, vers la République dominicaine, qui avait émis un mandat d'arrêt à son encontre pour sa participation à l'évasion des pilotes français Pascal Fauret et Bruno Odos, condamnés à 20 ans de prison pour trafic de drogue.
"C'est un battant". Le Français, qui encourt 10 à 15 ans de prison pour association de malfaiteurs et trafic de migrants, avait été placé dès son arrivée à Saint-Domingue en détention provisoire pour trois mois. "J'ai rencontré mon client dans des conditions de détention particulièrement scandaleuses", a raconté Me Berton, dénonçant son placement en isolement. "Il a énormément maigri, il a perdu plus de 10 kilos, mais c'est un battant". L'avocat français s'est voulu confiant sur le sort de Chistophe Naudin, dont "le cas, juridiquement, n'est pas du tout compliqué".
Une convention détournée ? "La Convention de Palerme a été appliquée pour permettre son extradition", a-t-il expliqué. Cette convention régie par les Nations Unies autorise toute extradition d'une personne accusée de traite d'êtres humains. Or "le procureur général (de Saint-Domingue) a dénaturé cette convention car M. Naudin ne s'est pas livré à de la traite d'êtres humains", donc "il a été extradé de manière totalement illégale", selon Me Berton. En outre, si M. Naudin a lui-même reconnu avoir aidé les deux pilotes français à quitter clandestinement le pays des Caraïbes, "il n'a jamais commis d'infraction en République dominicaine, il était dans les eaux internationales" au moment de les aider à s'enfuir par bateau le 28 octobre 2015, a assuré l'avocat.