"Par mesure de précaution et dès l'annonce de frappes aériennes en cours, Air France a décidé de suspendre jusqu'à nouvel ordre tout survol des espaces aériens iranien et irakien", a indiqué un porte-parole de la compagnie aérienne mardi. Expert en aéronautique, Xavier Tytelman explique cette décision au micro d'Europe 1.
Air France a suspendu jusqu'à nouvel ordre "tout survol des espaces aériens iranien et irakien". Cette décision intervient quelques heures après des frappes iraniennes contre deux bases abritant des soldats américains en Irak, riposte au raid américain lors duquel le général iranien Soleimani est mort vendredi. "Les plans de vols sont ajustés en temps réel en fonction des décisions des autorités françaises et régionales, partout dans le monde, afin d'assurer le plus haut niveau de sécurité des vols", assure la compagnie.
"C'est assez régulier"
Une décision qui n'étonne pas Xavier Tytelman, expert en aéronautique. "C'est assez régulier que des zones soient interdites de survol", assure-t-il au micro d'Europe 1. Il ne s'agit pas d'un signal d'alarme. "Cela ne veut pas dire qu'un missile nous toucherait si l'on était en vol, mais on ne peut pas faire voler des avions civils au milieu d’un trafic aérien militaire, dans lequel des bombes peuvent être larguées", souligne l'expert.
Zone "considérée comme dangereuse"
Si l'ordre émane cette fois d'Air France, d'autres acteurs auraient pu prendre une décision similaire, valant pour davantage, voire l'ensemble des compagnies aériennes. L'Union Européenne, la France, pour des avions appartenant à une compagnie française, ou le pays à qui appartient la zone en question peuvent aussi décider interdire aux appareils de survoler une zone "considérée comme dangereuse". Aux Etats-Unis, l'agence fédérale de l'aviation américaine (FAA) a d'ailleurs interdit dès mardi soir aux avions civils américains le survol de l'Irak, de l'Iran et du Golfe, dans la foulée des attaques.
Plusieurs autres cas de figures peuvent expliquer la fermeture d'un espace aérien à l’aviation civile, précise Xavier Tytelman. Certains, qui surplombent notamment les centrales nucléaires ou les dépôts d'armement, sont interdits de manière permanente. D'autres ne sont bannis que pour certain laps de temps, par exemple à l'occasion d'un lancement de fusée.