Les dirigeants des 28 pays de l'Union européenne ont durci le ton jeudi pour dénoncer le rôle de Moscou dans le siège et les bombardements meurtriers sur Alep, en Syrie, soulignant que "toutes les options" étaient envisagées y compris des sanctions. La ville d'Alep, la deuxième de Syrie, est devenue un des enjeux majeurs de la guerre qui a fait plus de 300.000 morts dans ce pays depuis mars 2011. Les quartiers de la ville tenus par les rebelles sont bombardés intensément depuis le 22 septembre par le régime syrien et son allié russe.
Sanctions envisageables. "L'UE devrait garder ouvertes toutes les options, y compris des sanctions, si les crimes se poursuivent", a lancé Donald Tusk, président du Conseil européen, en évoquant la Russie à son arrivée à un sommet des chefs d'État et de gouvernement. Dès mercredi soir, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande ont brandi la menace de sanctions contre Moscou, à l'issue d'une réunion à Berlin avec le président russe Vladimir Poutine.
Situation inhumaine. A son arrivée à Bruxelles, Angela Merkel a souligné que ce qui se passait à Alep "avec le soutien de la Russie" était "inhumain à l'égard de la population qui vit sur place", appelant à œuvrer pour un cessez-le-feu "de longue durée". Quelques minutes plus tard, François Hollande réitérait que "toute les options (étaient) ouvertes" en l'absence d'une trêve durable.
Des comptes à rendre. Le dernier projet de conclusions de fin de sommet confirme que les 28 veulent "condamner fermement" les attaques contre des civils à Alep menées "par le régime syrien et ses alliés, particulièrement la Russie", et appeler à "une cessation immédiate des hostilités", afin notamment de permettre l'accès des secours aux victimes "sans entrave". Ils avertissent que ceux qui se rendent coupables de violations du droit international "devront rendre des comptes".
Pause humanitaire. "Ce langage prouve que le sujet russe devient le sujet proéminent du sommet européen", a commenté un diplomate européen sous couvert d'anonymat, notant un changement "assez considérable". Ce durcissement de ton intervient alors que la Russie s'efforce de faire preuve de bonne volonté en vantant la mise en place à Alep de couloirs humanitaires pour permettre l'évacuation de civils blessés ou de rebelles armés.