Face à la "catastrophe humanitaire" à Alep en Syrie, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a demandé mardi que le Conseil de sécurité de l'ONU se réunisse "immédiatement" afin "d'examiner la situation de cette ville martyre et les moyens d'apporter secours à sa population".
Pour une "cessation des hostilités". "Plus que jamais, il y a urgence à mettre en œuvre une cessation des hostilités et à permettre un accès sans entrave de l'aide humanitaire", estime Jean-Marc Ayrault dans un communiqué. Des consultations sur la Syrie étaient déjà prévues ce mardi au Conseil de sécurité, mais sans lien avec la situation à Alep, où la situation a été qualifiée d'"alarmante et d'effrayante" par le patron des opérations humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien.
Des conditions de vie "horribles". Près de 16.000 civils ont fui Alep-Est "au cours des derniers jours" vers d'autres parties de la ville, selon ce responsable. Attaqués sans relâche par le régime syrien et ses alliés, les rebelles ont perdu le tiers de leur bastion d'Alep-Est, où des dizaines de milliers de civils sont pris au piège des combats. Lundi, l'ONU s'était déjà dite "extrêmement inquiète" pour les plus de 250.000 civils qui vivent "dans des conditions horribles". "Nous demandons instamment à tous les belligérants de cesser leurs bombardements aveugles (...) et de laisser entrer l'assistance humanitaire urgente comme l'exige le droit international humanitaire", a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric.
De nombreux déplacés. Des milliers d'habitants ont fui les zones rebelles et se sont rendus, souvent sans bagages, en zone gouvernementale. D'autres familles se sont réfugiées dans des quartiers encore contrôlés par les rebelles. Les troupes de Bachar al-Assad se sont emparées totalement lundi du nord-est d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Une perte d'Alep-Est infligerait aux différents groupes insurgés leur pire défaite depuis le début du conflit syrien en 2011.