Moins de 15% des candidats convoqués se sont présentés à une "session spéciale" controversée du baccalauréat en Algérie, organisée pour les absents ou retardataires aux épreuves de juin, ont affirmé dimanche les syndicats de professeurs en colère.
A peine 15.000 candidats. Les syndicats s'étaient opposés à cette nouvelle session décidée par le président algérien Abdelaziz Bouteflika. Ils avaient dénoncé "une prime à la paresse", une rupture de l'égalité des chances mais surtout le coût important de l'organisation de nouvelles épreuves. A peine 15.000 candidats --sur les 104.000 convoqués-- se sont présentés aux épreuves, commencées jeudi et prévues jusqu'à mercredi, selon les estimations des syndicats de professeurs qui évoquent des salles d'examen vides.
Trois surveillants pour un candidat. "Dans certaines salles il y a trois surveillants pour un candidat", se désole le coordinateur national du Syndicat national autonome des Professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane. "C'est une catastrophe", estime-t-il, dénonçant "une décision irréfléchie" des autorités. Le ministère algérien de l'Education n'était pas joignable dans l'immédiat.
Un "gaspillage" d'argent. Le Snapest a demandé à profiter de l'absence d'épreuves vendredi "pour réorganiser les centres d'examen et rassembler les candidats" mais "cela a été refusé", a expliqué Meziane Meriane, qui dénonce un "gaspillage" d'argent. Les adhérents au Conseil des Lycées d'Algérie (CLA), autre syndicat des enseignants du secondaire, qui comme le Snapest s'était opposé à l'organisation de cette nouvelle session, ont refusé d'y prendre part. "Nous ne surveillons pas et ne corrigeons pas cette session", a expliqué le coordinateur du CLA, Idir Achour, qui rappelle que son syndicat avait prévenu que peu de candidats se présenteraient.
Des "candidats libres". Cette session spéciale avait été initialement décidée pour les candidats arrivés en retard aux épreuves de juin et s'étant vu refuser l'accès aux salles d'examen. Mais il s'était avéré impossible de distinguer les retardataires des candidats ayant choisi de ne pas se présenter. Des 10.000 retardataires initialement estimés, le nombre de candidats reconvoqués avait donc bondi à 104.000. Or, selon les syndicats, la grande majorité des candidats n'ayant pas passé les épreuves de juin étaient des "candidats libres" s'étant inscrits avant de renoncer et dont il était prévisible qu'ils ne se présenteraient pas plus à la session spéciale.