Des djihadistes armés ont attaqué vendredi à la roquette un site gazier exploité par des firmes étrangères près de la région d'In Salah dans le sud de l'Algérie, sans faire de victime, ont indiqué des employés joints par téléphone.
Intervention immédiate de l'armée. "Vers 6h, un groupe terroriste a attaqué à la roquette le site gazier à Krechba", exploité conjointement par le groupe algérien Sonatrach, le britannique BP et le norvégien Statoil, a déclaré l'un des employés du site, sous le couvert de l'anonymat. Le site visé, qui comprend deux bases de vie et un centre de production, est protégé par une clôture de sécurité le long de laquelle des militaires sont postés en permanence, selon la même source. "Les obus semblent avoir été tirés de loin", a ajouté cet employé.
L'armée est aussitôt intervenue pour empêcher une éventuelle intrusion des auteurs de l'attaque à l'intérieur du site, situé à quelque 1.300 kilomètres au sud d'Alger, a-t-il précisé. Le groupe pétrolier Sonatrach a mis en place une cellule de crise à Hassi Messaoud (900 kilomètres au sud d'Alger), après cette attaque.
Cellule de crise. Dans un communiqué, la compagnie Statoil a affirmé que "vers 6h du matin, le site gazier à Krechba a été la cible de projectiles tirés de loin" et que ses trois employés étaient 'sains et saufs'. Elle a ajouté qu'elle n'avait reçu aucune information sur d'éventuelles victimes durant l'attaque et qu'elle avait mis en place une "cellule d'urgence" en Norvège et en Algérie.
40 morts à In Amenas, il y a trois ans. Cette attaque intervient trois ans après celle contre le complexe gazier d'In Amenas, également dans le sud algérien. En janvier 2013, un groupe de 32 islamistes, venus du Mali, avait retenu en otage des centaines d'employés du complexe gazier de Tiguentourine, à 40 kilomètres d'In Amenas. L'assaut des forces spéciales était lancé trois jours plus tard. Au total, 40 employés de dix nationalités seront tués ainsi que 29 assaillants. Les "Signataires par le sang", une organisation islamiste proche d'Al-Qaïda, a revendiqué l'attaque, organisée selon le groupe en représailles à l'intervention française au Mali.