Algérie : des dizaines de milliers de personnes aux funérailles d'Aït-Ahmed

Hocine Aït-Ahmed 1280
© FAROUK BATICHE / AFP
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avec AFP
Celui qui a été un des pères de l'indépendance doit être inhumé vendredi dans son village natal à 160 km au sud-ouest d'Alger. 

Des dizaines de milliers de personnes ont accueilli vendredi le corps de l'opposant Hocine Aït-Ahmed, un des pères de l'indépendance de l'Algérie, dans son village natal où il devait être inhumé en début d'après-midi. La dépouille de Aït-Ahmed, décédé le 23 décembre à Lausanne en Suisse, a été rapatriée jeudi à Alger où l'ensemble du gouvernement lui a rendu hommage. Il était le dernier survivant des neuf "fils de la Toussaint", les chefs qui ont déclenché la guerre d'Algérie contre la puissance coloniale française le 1er novembre 1954.

Une veillée au siège de son parti. Parti d'Alger, le cortège funèbre est arrivé vers 11 heures 30 au village portant le nom de l'opposant et situé à 160 km au sud-ouest de la capitale. Une veillée mortuaire avait été organisée dans la capitale au siège de son parti, le Front des Forces Socialistes (FFS), qu'il a fondé en 1963 après avoir rompu avec ses frères d'armes qui ont combattu la puissance coloniale française jusqu'à l'indépendance en 1962.

"Hocine restera vivant". L'ambulance de la Protection civile transportant le corps a parcouru la petite route menant à Aït-Ahmed aux cris en kabyle de "assa azeka, Dda Hocine yella yella" (Aujourd'hui et demain, Hocine restera vivant), ou en arabe "Djazaïr horra, dimoqratiya" (Algérie, libre et démocratique).

Autrefois malmené, aujourd'hui vénéré. De nombreuses personnes tentaient de toucher le cercueil, enveloppé du drapeau national, alors que les agents de la Protection civile le retirait du véhicule pour l'inhumation. La circulation a été interrompue sur un rayon d'une dizaine de km pour canaliser la foule. La famille a appelé les Algériens à rendre hommage à celui qui a été l'un des pionniers du mouvement national sans se déplacer jusqu'au village. Le président Abdelaziz Bouteflika, lui-même vétéran de la guerre d'indépendance, a décrété un deuil national de huit jours. Les funérailles étaient transmises en direct par la télévision nationale, ce qui tranche avec le sort de celui qui a été souvent malmené par les médias officiels pour son opposition au régime.