L'épidémie de choléra, qui a tué deux personnes en Algérie depuis son apparition le 7 août, est "maîtrisée", a affirmé mardi le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, cité par l'agence d'État APS.
"La situation (...) est maîtrisée", mais le dispositif de prévention sera maintenu jusqu'à la compréhension des causes réelles de cette urgence sanitaire", et "jusqu'à ne plus avoir aucun cas suspect", a dit le ministre. Il n'a pas précisé combien de "cas suspects" -des patients présentant les symptômes de la maladie : diarrhées aiguës et vomissements- restaient hospitalisés.
Plus de nouveaux cas avérés depuis le 29 août. Dimanche, selon un dernier bilan officiel, seuls dix "malades" du choléra étaient encore hospitalisés sur les 74 cas confirmés depuis le début de l'épidémie, les premiers en Algérie depuis 1996.
Depuis le 29 août, les autorités n'ont plus annoncé de nouveau cas avéré. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que la durée d'incubation du choléra peut aller jusqu'à cinq jours, mais que le vibrion responsable de la maladie peut rester présent jusqu'à 10 jours chez des porteurs sains.
Les autorités critiquées pour leur gestion de l'épidémie. Lundi soir, Mustapha Layadhi, le préfet de Blida, principal foyer de l'épidémie, a été limogé par le président Abdelaziz Bouteflika, selon les médias publics, citant un communiqué de la présidence toutefois muet sur le motif de cette décision.
La saleté des rues de la ville de Blida, située à une cinquante de km au sud d'Alger, avait été pointée du doigt par certains médias, ainsi que le manque d'empathie du préfet et son apparente méconnaissance des modes de transmission du choléra après la diffusion d'une vidéo par des chaînes de télévision et des sites d'information.
Dans cette vidéo filmée dans un hôpital, Mustapha Layadhi était resté à une dizaine de mètres d'une malade du choléra qui s'adressait à lui à travers une grille, avant de fermement ordonner au personnel de ne pas la laisser s'approcher davantage.
Les autorités politiques et sanitaires algériennes sont critiquées pour leur gestion de l'épidémie, accusées d'avoir tardé à annoncer la présence du choléra ou d'avoir multiplié les déclarations contradictoires sur les origines de l'épidémie. Le ministre de la Santé lui-même s'était vu sévèrement reprocher par la presse son absence et son silence au début de l'épidémie.