En Algérie, le Parquet de Guelma, ville située à 500 kilomètres à l'est d'Alger, a annoncé l'arrestation d'un individu pratiquant la roqya, après le décès d'une fillette de 10 ans. Celle-ci aurait "subi des sévices durant une roqya à laquelle elle a été soumise dans sa maison familiale". Aucune précision n'a été donnée sur les raisons pour lesquelles la fillette avait été soumise mercredi à cette séance d'exorcisme.
Abuser de la détresse des malades
Selon la déclaration du parquet reproduite par les médias, la fillette est décédée à son arrivée au service des urgences de l'hôpital de Guelma, "le corps de la fillette portait des traces de coups et de brûlures". Le parquet a ordonné une autopsie et l'ouverture d'une enquête, selon la même source.
Les exorcistes sont souvent sollicités pour soigner les malades, "chasser le démon", se préserver du mauvais œil ou venir en aide aux épouse stériles. Si l'islam autorise l'exorcisme, considéré comme légal, nombreux sont ceux qui dénoncent le fait qu'il est souvent pratiqué par des personnes sans scrupules qui abusent de la détresse des malades, en particulier ceux atteints de maladies mentales et spirituelles.
Colère sur les réseaux sociaux
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont exprimé leur colère après le décès de la fillette lors d'"une séance de torture" aux mains d'un "bourreau" de 28 ans. La correspondante de la radio algérienne dans la ville voisine de Constantine a condamné un acte "abominable commis par un charlatan". "Jusqu'à quand ces crimes vont se poursuivre", s'est-elle encore demandée sur sa page Facebook.
On va faire semblant longtemps de pas voir la jeune fille égorgée par son père a tebessa et la fillette de dix ans torturée et tuée par un raki à Guelma ?
Publiée par Akram Kharief sur Vendredi 29 mai 2020
Beaucoup sur ce réseau social ont dénoncé une couverture médiatique minimale du drame "malgré la cruauté des faits commis par ce charlatan". "On va faire semblant longtemps de pas voir [...] la fillette de dix ans torturée et tuée par un raki à Guelma ?", s'est aussi élevé sur sa page Facebook le journaliste Akram Kharief, directeur du site MENA Defense.