Il y a en ce moment plus de 150.000 postes vacants sur le marché du travail allemand auxquels pourraient prétendre les réfugiés arrivés dans le pays depuis l'an dernier, selon un étude publiée jeudi.
L'Institut de recherche sur le travail IAB, adossé à l'Agence pour l'emploi, a calculé que 154.000 postes, parmi les emplois à pourvoir en Allemagne, pourraient correspondre au profil des réfugiés. Plus d'un million de demandeurs d'asile sont arrivés en Allemagne depuis l'an dernier, fuyant la guerre et la pauvreté. Le pays s'interroge sur la vitesse à laquelle vont pouvoir s'intégrer à la société allemande ceux qui seront amenés à rester, et leur intégration sur le marché du travail sera à cet égard déterminante.
Intégration. Le chiffre avancé par le très sérieux IAB a été compilé à partir des annonces de postes vacants. L'institut s'est basé sur le nombre de ceux n'exigeant pas ou peu de qualifications, mais a exclu ceux qui réclament un fort niveau d'"interactivité", c'est-à-dire une connaissance avancée de l'allemand, par exemple les métiers du secteur de l'éducation. Ce chiffre "a été calculé uniquement à des fins statistiques", précise l'IAB, et "comparer le nombre de réfugiés potentiellement disponibles sur le marché du travail et ces places vacantes ne suffit pas". De toute façon, "pour une intégration réussie sur le marché du travail il ne faut pas juste se servir dans le vivier d'emplois disponibles", ajoutent les chercheurs, mais mettre le paquet sur l'enseignement de la langue et la qualification des nouveaux arrivants.
Pénurie de main d'oeuvre. Le marché du travail allemand affiche depuis plusieurs années une santé de fer, avec un taux de chômage au plus bas depuis plus de 25 ans. Au vu d'une pénurie de main d'oeuvre qui touche déjà certains secteurs et en guette d'autres, sur fond de vieillissement démographique, les milieux économiques voient dans l'immigration un moyen d'assurer la relève. Mais cela ne pourra pas être le cas avant plusieurs années, ont prévenu nombre experts.